Déclaration
Résumé
Il y a quatre mois, a rappelé M. HASSAN ROUHANI, Président de la République islamique d’Iran, 73% des électeurs iraniens se sont rendus aux urnes pour élire leur douzième président et ont, une fois de plus, exprimé leur confiance dans son programme qui appelle à la modération, au respect des droits de l’homme, à la prospérité et à un engagement constructif dans le monde. Le vote a représenté, selon lui, « un investissement politique de grande envergure ». La quête de justice et de valeurs islamiques sont les exigences du peuple iranien, notamment depuis la révolution de 1979, a précisé M. Rouhani, et la promulgation de la Charte des droits des citoyens, lors de son premier mandat, a été conforme à ces exigences.
Le Président a déclaré que « la modération est l’aspiration et la voie choisie par le peuple iranien ». La modération, a-t-il élaboré, ne veut pas dire isolement ou hégémonie, intransigeance ou indifférence, c’est la voie de la paix, mais une paix juste et inclusive, pas la paix pour une nation et la guerre et les troubles pour les autres. La modération, c’est la liberté et la démocratie. Ce n’est pas la promotion des libertés là-bas et l’appui aux dictatures ici. C’est « la synergie des idées et pas la danse du sabre ». En Iran, a insisté M. Rouhani, nous nous efforçons de rétablir la paix et de promouvoir les droits de l’homme et des peuples. Nous condamnons la tyrannie et défendons-les sans voix. « Nous ne menaçons personne et nous ne tolérons aucune menace », a-t-il lancé, ajoutant « nous sommes insensibles aux menaces et aux intimidations. Nous croyons au dialogue et à la négociation sur un pied d’égalité et dans le respect mutuel ».
Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, il n’est pas possible qu’un régime raciste et félon foule aux pieds les droits fondamentaux des Palestiniens, et que les usurpateurs de cette terre vivent dans la sécurité, s’est indigné le Président. Il est tout simplement impossible, s’est-il expliqué, d’aspirer à une stabilité à long terme, à la prospérité et au développement quand des Musulmans au Yémen, en Syrie, en Iraq, à Bahreïn, en Afghanistan, au Myanmar et ailleurs croupissent dans la misère, les guerres et la pauvreté.
Aujourd’hui, l’Iran qui a toujours défendu les opprimés, est aux premières lignes de la lutte contre la terreur et l’extrémisme religieux au Moyen-Orient et pas pour des raisons sectaires ou ethniques mais pour une raison éthique, humanitaire et stratégique, a souligné M. Rouhani. L’Iran, a-t-il assuré, « ne cherche pas à restaurer son ancien empire, à imposer sa religion officielle à d’autres ou à exporter sa révolution par la force des armes ». Pour promouvoir sa culture, sa civilisation, sa religion et sa révolution, l’Iran « entre dans les cœurs et parle aux esprits ». Le Président a poursuivi: « Nos ambassadeurs sont nos poètes, nos mystiques, nos philosophes. Nous avons atteint les rives de ce côté-ci de l’Atlantique grâce à Roumi et élargi notre influence grâce à Asia et à Saadi. Nous avons déjà conquis le monde avec Hafez. Nous n’avons pas besoin de nouvelles conquêtes ».
L’Iran ne prêche pas la modération mais la pratique, a martelé le Président, en prenant pour exemple le Plan d’action global commun (JCPOA). Cet accord, a-t-il rappelé, est le résultat de deux ans de négociations multilatérales intenses. Il a été entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité. Par conséquent, « cet accord appartient à la communauté internationale dans son ensemble et pas seulement à un ou deux pays ». Il peut devenir un nouveau modèle d’interactions internationales mais malheureusement certains se sont privés de cette chance unique. « En réalité, ils n’ont imposé de sanctions qu’à eux-mêmes et maintenant ils se sentent trahis. » « Nous n’avons pas été trompés et nous n’avons trompé personne », s’est défendu M. Rouhani. « Nous n’avons jamais recherché la dissuasion par les armes nucléaires. » Certains ont prétendu priver l’Iran d’armes qu’il n’a en fait jamais voulues, a-t-il assuré. Le Président a donc jugé « répréhensible » qu’un régime sioniste félon, qui menace la sécurité régionale et internationale avec son arsenal nucléaire et qui n’est tenu par aucun instrument international, ait « l’audace » de faire des sermons à des nations pacifiques. Je déclare devant vous, a-t-il dit, que l’Iran ne sera pas le premier à violer l’accord mais qu’il réagira avec détermination à sa violation par l’une ou l’autre partie. Il serait regrettable, a-t-il poursuivi, que cet accord vienne à être détruit par des « des nouveaux venus sans scrupules » dans la politique car le monde perdrait une occasion énorme. En violant ses engagements internationaux, a précisé le Président, la nouvelle Administration américaine ne fait que détruire sa propre crédibilité et saper la confiance des autres qui auront du mal à négocier avec elle et à croire en ses paroles et en ses promesses.
Il y a quatre ans, a rappelé M. Rouhani, l’Iran a parrainé l’initiative intitulée: Le monde en lutte contre la violence et l’extrémisme (WAVE). D’après lui, « la rhétorique ignorante, absurde et haineuse », remplie d’allégations ridiculement infondées, qui a été prononcée hier dans cette enceinte non seulement ne méritait pas d’être entendue aux Nations Unies, siège de la promotion de la paix et du respect entre les nations, mais était en réalité en contradiction avec l’exigence de cet organe mondial de réunir les gouvernements contre la guerre et la terreur.
Or, l’instabilité et la violence extrémiste ont été exacerbées dans la région par les interventions militaires d’acteurs extérieurs, a affirmé le dirigeant iranien. Les interventions étrangères et l’imposition d’un agenda étranger aux peuples de la région ne feront qu’approfondir et aggraver les crises, a-t-il averti. Les crises en Syrie, au Yémen et à Bahreïn n’ont pas de solution militaire. Elles ne peuvent être réglées que par la cessation des hostilités et l’acceptation de la volonté et des souhaits des populations.
Le Gouvernement américain, a encore dit le Président, doit expliquer à son peuple pourquoi, après avoir dépensé les milliards de dollars dudit peuple et de notre région, au lieu de contribuer à la paix et à la stabilité, n’a répandu que guerre, misère, pauvreté et montée du terrorisme et de l’extrémisme. En Iran, a assuré le Président, les sanctions économiques n’ont fait que renforcer la détermination du peuple à augmenter la production nationale. En 20 ans, a-t-il estimé, l’Iran peut devenir la nouvelle économie émergente avec 1 000 milliards de dollars de croissance. Avec les réserves de pétrole et de gaz les plus vastes du monde, le pays est prêt à entreprendre une coopération à long terme pour faire avancer la sécurité énergétique dans le monde entier. J’invite tous les amoureux de la paix, de la sécurité et du progrès par le partenariat et la coopération à venir en Iran et à nous rejoindre dans l’édification d’un avenir d’espoir.
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