Déclaration
Résumé
Le Premier Ministre Netanyahu appelle à rétablir les sanctions contre l’Iran.
Entré sous un mélange de huées et d’acclamations tandis que certaines délégations quittaient la salle de l’Assemblée générale, le Premier Ministre d’Israël a brandi d’emblée une carte montrant la « malédiction des terroristes de l’Iran » qui « menacent la paix du monde entier et l’existence même de mon pays ».
« Nous avons fracassé les houthistes, réprimé la machine terroriste du Hamas, décimé la plupart des dirigeants du Hezbollah et détruit l’essentiel de son arsenal », s’est félicité M. Benjamin Netanyahu, en évoquant l’attaque des bippers, de même que « des milliers et des milliers de terroristes » tombés en Iraq et en Syrie.
M. Netanyahu s’est ensuite félicité d’avoir « dévasté le programme de missiles balistiques et d’armements nucléaire de l’Iran » grâce à « l’action déterminée et audacieuse » du Président Trump. Or, a-t-il ajouté, nous devons demeurer vigilants. Nous ne permettrons pas que l’Iran reconstitue ses capacités nucléaires. Les sanctions sur l’Iran doivent être rétablies, a-t-il affirmé.
« Nous ne permettrons pas que l’on nous force à accepter un État terroriste », déclare le Premier Ministre Netanyahu
Le Premier Ministre Netanyahu a affirmé que le conflit à Gaza pourrait s’achever aujourd’hui si le Hamas accepte les demandes d’Israël: « déposez les armes, libérez les otages jusqu’au dernier ». Gaza sera alors démilitarisée, Israël conservera le contrôle de la sécurité et une autorité civile pacifique pourra être établie.
Évoquant la montée en puissance de « l’islamisme radical » dans les pays occidentaux, il a vivement dénoncé les États qui, cette semaine, ont pris la décision de reconnaître sans condition l’État de Palestine après les attaques du 7 octobre, largement soutenues, selon lui, par la population de Gaza.
« Lorsque les terroristes les plus sauvages qui soient saluent votre décision, vous n’avez pas fait quelque chose de juste: ce sera la marque de la honte sur chacun d’entre vous. » Or, a-t-il ajouté, les Palestiniens ne veulent pas vivre aux côtés d’Israël, mais bien à la place d’Israël.
« Donner aux Palestiniens un État à un kilomètre de Jérusalem après le 7 octobre revient à donner un État à Al-Qaida à un kilomètre de New York après le 11 septembre », a fustigé le Premier Ministre. « Nous ne l’accepterons jamais! »
Et pour ce qui est des promesses de réforme de l’Autorité palestinienne, « corrompue jusqu’à la moelle » et qui « paye les terroristes qui massacrent les Juifs », on les entend depuis des décennies.
M. Netanyahu a assuré qu’Israël ne sera jamais forcé à accepter un « État terroriste », y voyant un « suicide national » demandé par des « médias hostiles et des masses antisémites qui exigent le sang d’Israël ».
À la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, vendredi, le premier ministre israélien a balayé les accusations de génocide qu’un nombre croissant d’experts et de dirigeants internationaux profèrent à l’encontre de son pays. Dans un discours offensif et ponctué de démonstrations visuelles, Benjamin Netanyahu a juré qu’il ne reculerait devant rien pour anéantir le Hamas à Gaza.
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Le décor était planté avant même qu’il ne prenne la parole. Son entrée à l’Assemblée a provoqué un mélange d’applaudissements et de huées, tandis que des dizaines de délégations quittaient ostensiblement la salle en signe de protestation. Dans un hémicycle à moitié vide, le premier ministre a livré un discours sans concession, émaillé – comme à son habitude – de mises en scène symboliques : une carte du Moyen-Orient sur laquelle il a « rayé » un à un les ennemis d’Israël, et, au revers de sa veste, un pins circulaire orné d’un code QR renvoyant vers une page web consacrée aux otages encore retenus par le Hamas.
C’est par ces derniers qu’il a entamé son propos. « Le 7 octobre, le Hamas a mené la pire des attaques ayant visé des Juifs depuis l’Holocauste », a-t-il rappelé. Perpétrée dans le sud d’Israël, l’attaque a fait 1.200 morts et plus de 250 otages, dont 48 demeurent encore aux mains du groupe. À la tribune, M. Netanyahu a dénoncé leurs conditions de détention inhumaines – « affamés, torturés, privés de la lumière du jour » – avant d’énumérer leurs noms et de s’adresser directement à eux, par l’entremise de haut-parleurs installés dans Gaza pour relayer son message en direct.
Le bilan humain à Gaza
Depuis le 7 octobre, l’armée israélienne a tué plus de 64.000 Palestiniens à Gaza, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le 22 août, l’ONU a officiellement déclaré un état de famine dans le nord de l’enclave, conséquence du blocus humanitaire imposé depuis plusieurs mois par Israël. Les opérations militaires ont par ailleurs forcé des centaines de milliers de personnes à se déplacer à plusieurs reprises, tandis que l’immense majorité du territoire reste interdite d’accès à ses deux millions d’habitants. Dans la ville de Gaza, où une offensive terrestre de grande ampleur est en cours, les civils sont contraints de fuir pour éviter les bombardements.
Le 16 septembre, une commission d’enquête internationale indépendante mandatée par l’ONU a conclu qu’Israël, en réduisant drastiquement l’espace vital des Palestiniens et en privant délibérément la population de ressources essentielles, s’était rendu coupable d’actes constitutifs de génocide – une accusation reprise jeudi par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, dans un message vidéo diffusé à l’Assemblée.
Réponse aux accusations de génocide
À la tribune, le premier ministre israélien a répondu à ses détracteurs, affirmant qu’Israël faisait tout son possible pour éviter des victimes civiles, en larguant des tracts et en envoyant des SMS pour prévenir les habitants avant chaque raids. « Est-ce qu’un pays qui commet un genocide dirait à la population civile avant d'attaquer : “quittez la zone !” », a-t-il lancé. « Est-ce que les nazis avaient demandé aux juifs d’évacuer ? ».
Pour étayer son propos, il a avancé que le ratio de victimes civiles par rapport aux combattants était « remarquablement faible » à Gaza, inférieur, selon lui, à celui observé lors des opérations de l’OTAN en Afghanistan – « surtout si l’on songe au fait que Gaza est la zone la plus densément peuplée sur Terre ».
« Nous nourrissons Gaza »
M. Netanyahu a également rejeté les accusations de famine orchestrée par son pays. « Israël nourrit délibérément la population », a-t-il assuré, évoquant « plus de 2 millions de tonnes d’aide » entrées à Gaza depuis le début de la guerre, soit « 3.000 calories par personne et par jour ». S’il y a pénurie, a-t-il insisté, c’est parce que « le Hamas vole la nourriture ».
Dans ces conditions, assimiler Israël aux régimes génocidaires du passé relèverait, selon lui, d’un « antisémitisme tenace, qui revient encore et encore avec ses mensonges ».
Ces affirmations tranchent avec les constats répétés des agences humanitaires de l’ONU sur le terrain, qui décrivent une aide fortement insuffisante, des livraisons entravées par des contrôles excessifs et un accès limité aux zones les plus touchées.
Rejet de la reconnaissance de la Palestine
La reconnaissance, ces derniers jours, de l’État de Palestine par plusieurs pays occidentaux, dont la France et le Royaume-Uni, a provoqué l’ire de M. Netanyahu. « Votre décision honteuse va encourager le terrorisme contre les Juifs », a-t-il lancé, jugeant que ces gestes diplomatiques valident les atrocités du 7 octobre. Cette position a trouvé un écho chez son allié américain : plus tôt dans la semaine, le président Donald Trump avait dénoncé devant l’Assemblée une démarche qui « reviendrait à récompenser les terroristes du Hamas ».
Les propos des deux dirigeants se heurtent directement à ceux du Secrétaire général de l’ONU. Lors d’un sommet mondial consacré à la relance de la solution à deux États, António Guterres a estimé lundi qu’un État palestinien « est un droit et non une récompense ».
Pour M. Netanyahu, au contraire, les Palestiniens ne veulent pas vivre aux côtés d’Israël mais « à la place d’Israël », et toute tentative d’imposer un État palestinien équivaudrait à un « suicide national ».
Une vision pour la paix – sous condition
Tout en multipliant les formules martiales – « nous devons finir le travail » à Gaza, « Sinwar, Nasrallah, Assad : rayés de la carte » –, le premier ministre israélien a esquissé une perspective régionale.
Une victoire d’Israël sur le Hamas, a-t-il affirmé, permettrait d’élargir les accords d’Abraham, deux traités de paix signés en 2020 avec les Émirats arabes unis et Bahreïn, et d’ouvrir des négociations de paix avec la Syrie et le Liban.
Mais à ses yeux, cette paix passe par une condition incontournable : la démilitarisation totale de Gaza et le maintien du contrôle sécuritaire israélien. « Israël ne pliera pas », a-t-il conclu. En attendant, à Gaza, c’est la population civile qui ploie sous les bombes, la faim et les privations.
Déclaration complète
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