Déclaration
Résumé
M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo, appelle à rompre le « lien toxique » entre rentes minières et financement de groupes armés non étatiques.
Il a rappelé que son pays siègera au Conseil de sécurité pour la période 2026-2027. Durant ce mandat, un axe prioritaire concernera l’exploitation illégale des ressources naturelles, l’une des causes majeures et persistantes des conflits, a-t-il indiqué.
À l’échelle mondiale, a-t-il indiqué, rompre le lien toxique entre rentes minières et financement de groupes armés non étatiques exige une approche intégrée fondée sur:
- l’harmonisation des règles de diligence raisonnable et de traçabilité, de la mine jusqu’au consommateur;
- la transparence intégrale des chaînes d’approvisionnement et des bénéficiaires effectifs des mécanismes de contrôle et d’audit indépendants;
- une coopération opérationnelle renforcée entre autorités douanières, judiciaires et financières;
- des sanctions ciblées et effectives contre les trafiquants et leurs réseaux de facilitation;
une lutte résolue contre la corruption.
Le Président Tshisekedi Tshilombo demande aussi à l’Assemblée générale de reconnaître le « génocide congolais » : « C’est un génocide silencieux qui frappe le peuple congolais depuis plus de 30 ans ».
« La guerre à l’est de la RDC s’est muée en entreprise prédatrice », a déclaré le Président. « Elle dépasse depuis longtemps les seules dimensions militaires ou géopolitiques; elle vise à piller nos ressources, effacer notre mémoire collective et détruire nos communautés. »
Les conséquences sont désastreuses, a insisté le Président. Des millions de morts, des familles décimées, près de 7 millions de déplacés, femmes et enfants pris pour cibles, des villages rayés de la carte, des générations sacrifiées. Dans plusieurs régions de l’Est, « tous les marqueurs d’un projet d’extermination sont réunis ».
Le Président a salué « le leadership » du Président Trump, qui a créé les conditions d’un dialogue ayant conduit, le 27 juin 2025 à Washington, à la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda. Il a demandé à l’ONU de veiller à la stricte application de cet accord, désormais indissociable de la mise en œuvre de la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité. « Tant que ces décisions ne seront pas exécutées, le sang des innocents continuera de couler », a-t-il averti.
La RDC ne sollicite ni charité, ni commisération: elle exige justice, vérité et dignité. « Aidez-nous à bâtir enfin une paix durable au cœur de l’Afrique », a plaidé le Chef de l’État.
Une même antienne a traversé les rangs de l’Afrique francophone, cette semaine, durant le débat de haut niveau à New York : l’ONU, 80 ans après sa création, doit se réinventer si elle veut redevenir crédible auprès d’un continent à la fois en crise et riche en promesses de croissance.
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Vous pouvez également lire l'article publié en kiswahili par ONU Info sur la déclaration faite par le Président de la République démocratique du Congo lors du débat général.
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De N’Djamena à Kinshasa, en passant par Dakar et Moroni, le bloc africain a interpellé l’organisation sur ses manquements.
Réformer le Conseil de sécurité
Au banc des accusés, le Conseil de sécurité, cet organe chargé du maintien de la paix composé de cinq membres permanents – dont aucun n’est un pays africain.
Le président tchadien a appelé à la création de deux sièges permanents pour l'Afrique, assortis du droit de veto. Une proposition également défendue par le chef d'État de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, qui souhaitent y ajouter deux membres africains non-permanents.
À ses yeux, il convient avant tout de mettre un terme à l'inaction du Conseil face aux dossiers inscrits à son ordre du jour. Selon M. Tshisekedi, l'organe, miné par ses divisions, est désormais incapable de « protéger ceux qui souffrent le plus », à commencer par les victimes du « génocide silencieux » en cours dans l’est de la RDC.
Déclaration complète
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Sessions antérieures
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