Déclaration
Résumé
M. TAYE ATSKE-SELASSIE AMDE, Ministre des affaires étrangères de l’Éthiopie, a rappelé l’attachement de son pays au multilatéralisme, tout en se disant préoccupé des difficultés rencontrées par l’ONU pour s’acquitter de son rôle en matière de paix et de sécurité internationales. L’ONU doit relever des défis qui dépassent ses pouvoirs et ses capacités, a-t-il constaté, estimant que la sécurité collective ne peut être réalisée que si les États sont capables d’exercer leur autorité et d’assumer leurs responsabilités pour sauvegarder leur sécurité nationale. « Nous devons donc préserver la souveraineté et l’indépendance politique des États », a insisté le Ministre, pour qui les lacunes de l’ONU reflètent la réticence de la communauté internationale à promouvoir les buts et principes de la Charte des Nations Unies.
Sans un rôle substantiel de l’ONU guidée par les principes de la Charte, nous risquons de faire de l’Assemblée générale une plateforme sans effet pour la paix et la sécurité internationales, a-t-il averti, avant de souligner l’urgence d’une réforme du Conseil de sécurité et de ses méthodes de travail. Il y a vu un moyen de « réparer l’injustice faite à l’Afrique », mais aussi de restaurer la crédibilité du Conseil lui-même. Jugeant que l’exclusion de l’Afrique se manifeste par l’importance disproportionnée accordée aux affaires intérieures des pays africains, le Chef de la diplomatie éthiopienne a appelé les États Membres à donner la priorité à la représentation du continent dans les deux catégories de membres du Conseil.
Le Ministre s’est ensuite inquiété du retard pris dans la réalisation des ODD, principalement en raison du manque de financement, particulièrement en Afrique, soulignant que la crise croissante de la dette nécessite une solution urgente. Il a dit attendre des États Membres ayant un impact sur les institutions financières mondiales qu’ils mettent à disposition les ressources financières nécessaires. De son côté, l’Éthiopie a fait preuve de cohérence dans ses efforts pour atteindre les ODD, a-t-il assuré soulignant notamment les progrès enregistrés par son pays dans l’éradication de la pauvreté. Il a invité les acteurs du financement du développement à travailler avec l’Éthiopie dans un esprit de solidarité et de coopération et à l’aider à atteindre une croissance économique durable.
Après avoir annoncé la prochaine entrée en vigueur de l’Accord-cadre sur la coopération dans le bassin du fleuve du Nil, le Ministre a s’est dit fier que le Barrage de la Renaissance éthiopienne permette de répondre à la demande énergétique de toute l’Afrique de l’Est. Il a également fait état de l’initiative éthiopienne de plantation de 40 milliards d’arbres en cinq ans, qui augmentera la couverture forestière nationale de 24%, contribuant ainsi de manière significative à l’absorption des émissions de gaz à effet de serre. Il a ajouté que, grâce à sa politique de basses émissions, l’Éthiopie est sur la voie de la transformation énergétique durable, un effort nécessitant selon lui un financement climatique adéquat.
S’agissant de la situation en mer Rouge et dans l’océan Indien, le Ministre a exprimé son inquiétude face à la piraterie et aux autres activités illicites. Il a assuré que l’Éthiopie joue un rôle déterminant dans la lutte contre les causes de l’insécurité et travaille avec ses voisins pour protéger la navigation en haute mer. Il a néanmoins reconnu que le terrorisme constitue une grave menace à la paix et la sécurité de la Corne de l’Afrique, du fait notamment de la montée en puissance de groupes extrémistes comme les Chabab et ses affiliés. Face à ce fléau, qui frappe tous les pays de la région, il s’est félicité de l’autorisation donnée par le Conseil de sécurité au financement de l’opérations de soutien à la paix de l’Union africaine en Somalie, tout en dénonçant les récentes manœuvres d’acteurs extérieurs à la Corne de l’Afrique qui sapent ces efforts.
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