Déclaration
Résumé
M. NIKOL PASHINYAN, Premier Ministre de l’Arménie, a estimé que la paix entre son pays et l’Azerbaïdjan est « non seulement possible, mais à portée de main ». À cet égard, il a mentionné la signature, le 30 août, du Règlement sur l’activité conjointe des commissions de délimitation de la frontière entre les deux pays, premier document juridique bilatéral signé entre les parties. Mais le plus important à ses yeux est le fait que, par ce texte, l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont convenu de faire de la Déclaration d’Alma-Ata de 1991 le principe de base de la délimitation de leurs frontières communes. « Cela signifie que l’Arménie et l’Azerbaïdjan réaffirment de jure le principe de reconnaissance de l’intégrité territoriale et de l’inviolabilité des frontières de l’autre qui existaient à l’époque de l’Union soviétique », a-t-il expliqué, un facteur « fondamental » pour l’instauration de la paix. Ainsi, s’est félicité le Premier Ministre, il est désormais réaffirmé en droit que les deux pays n’ont aucune revendication territoriale l’un envers l’autre. Les deux États doivent maintenant franchir une « nouvelle étape » et signer l’accord sur l’instauration de la paix et des relations interétatiques entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, accord « déjà approuvé à 80% », selon M. Pashinyan.
Afin de saisir cette occasion « historique » et d’éviter le risque d’une impasse, l’Arménie propose maintenant de signer ce qui a déjà été convenu dans le projet d’accord, et de conclure un accord de paix entre les deux États tout en poursuivant les négociations concernant les questions en suspens. « Nous sommes prêts à le faire dès maintenant », a-t-il assuré, jugeant « pratiquement impossible » de parvenir à un accord global « qui réglerait et résoudrait tout ». Bien que de nombreuses questions importantes restent en suspens, le Premier Ministre a expliqué que les articles convenus du projet d’accord de paix contiennent des dispositions concernant la paix, le fait de ne pas avoir de revendications territoriales l’un envers l’autre et de ne pas en formuler à l’avenir, l’établissement de relations diplomatiques et la création d’une commission mixte chargée de superviser la mise en œuvre de l’accord de paix, tout en prohibant toute intervention dans les affaires internes de l’autre ainsi que le recours à la force. Selon lui, la signature de l’accord de paix avec les articles déjà convenus et l’établissement de relations diplomatiques faciliteront la résolution des questions en suspens.
Bakou, a noté M. Pashinyan, insiste cependant sur le fait que la Constitution arménienne pose un obstacle à l’accord de paix parce qu’elle contiendrait des revendications territoriales sur l’Azerbaïdjan. « Permettez-moi de dire qu’il n’y a rien de tel dans notre Constitution », a-t-il assuré, estimant au contraire que les textes fondamentaux de l’Azerbaïdjan contiennent des revendications sur le territoire arménien. « Mais attention: nous ne considérons pas la Constitution de l’Azerbaïdjan comme un obstacle à l’accord de paix », a-t-il ajouté, jugeant suffisantes les garanties juridiques qu’il contient.
Bien que la paix soit si proche « que tout ce que nous devons faire, c'est la saisir », M. Pashinyan a reconnu que ce processus n’est facile ni pour l’Arménie ni pour l’Azerbaïdjan, « car chacun de nous a sa propre vérité, et le débat sur ces vérités a conduit à l’inimitié, aux victimes et aux guerres ». Se tournant vers l’avenir, le Premier Ministre a évoqué le projet « Carrefour de la paix » du Gouvernement arménien, qui vise à ouvrir des routes et des voies de communication entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Türkiye et l’ensemble de la région. https://press.un.org/fr/2024/ag12635.doc.htm
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