Déclaration
Résumé
Le Ministre des affaires étrangères Lavrov oppose les visions européenne et américaine de la crise en Ukraine.
« Nous prônons un respect absolu du principe d’égalité, qui garantit à tous les pays la place qui leur revient dans l’ordre mondial. »
Nous percevons dans l’approche actuelle de l’Administration américaine non seulement une volonté de faciliter la recherche de solutions réalistes à la crise ukrainienne, mais aussi une volonté de développer une coopération pragmatique, sans prise de position idéologique, a affirmé M. Sergey Lavrov, qui a opposé cette attitude à celle de l’Ukraine et de ses soutiens européens, accusés de ne pas comprendre l’urgence de la situation et de n’être pas disposés à négocier équitablement.
La Russie fonde ainsi « certains espoirs » sur la poursuite du dialogue russo-américain, notamment après le sommet de l’Alaska du 15 août dernier. En revanche, le Ministre des affaires étrangères a exhorté les pays membres de l’Union européenne à cesser de chercher à convaincre leurs électeurs de l’inévitabilité d’une guerre avec la Russie. Il a nié, comme l’accusent les Européens, que la Russie planifie des attaques contre les pays de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et de l’Union européenne, ajoutant que son pays considère ces « provocations » comme des menaces de recours à la force contre elle et repoussera fermement toute agression.
M. Lavrov a accusé l’OTAN de ne pas respecter « les assurances données historiquement aux dirigeants soviétiques de ne pas avancer d’un pouce vers l’est », en contradiction également avec le principe d’indivisibilité de la sécurité établi au sein de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Le Ministre a fait découler la création de l’ONU de la contribution décisive de son peuple à la défaite de l’Allemagne nazie et au rôle du peuple chinois dans celle du Japon « militariste ». Il est essentiel que tous les États Membres, « sans exception », réaffirment leur plein attachement aux principes de sa Charte approuvés par les pères fondateurs de l’Organisation, qui doivent continuer de servir de modèle à la coopération internationale à l’ère de la multipolarité, a-t-il affirmé.
« Nous prônons un respect absolu du principe d’égalité, qui garantit à tous les pays la place qui leur revient dans l’ordre mondial, indépendamment de leur puissance militaire » a affirmé M. Lavrov, qui a dénoncé « les tentatives incessantes de diviser le monde entre “nous” et “eux”, entre “démocraties” et “autocraties”, entre “la jungle” et “les jardins en fleurs”, entre ceux qui sont au menu et ceux qui sont autour de la table, entre les élus qui peuvent tout ce permettre et les autres qui, pour une raison qu’on ignore, doivent servir les intérêts des milliardaires ».
M. Lavrov, qui s’est demandé pourquoi tant de gouvernements occidentaux avaient tardé à annoncer leur reconnaissance de l’État de Palestine, a en outre dénoncé comme illégales les « manipulations occidentales visant à rétablir les sanctions de l’ONU contre l’Iran » et en particulier le rejet, hier au Conseil de sécurité, de la « proposition rationnelle » russo-chinoise pour prolonger l’accord de Vienne et donner du temps à la diplomatie.
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