Déclaration
    Pakistan
    Son Excellence
    Shahid Khaqan Abbasi
    Premier Ministre
    Kaltura
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    Résumé

    M. SHAHID KHAQAN ABBASI, Premier Ministre du Pakistan, a regretté qu’au cours de ce nouveau millénaire, les principes de la Charte se soient progressivement érodés.  Certains pays, a-t-il dénoncé, montrent un penchant de plus en plus marqué pour le recours à la force unilatérale et les interventions contre les autres États.  La coercition et les menaces sont, de nouveau, monnaie courante dans la gestion des conflits et différends entre États, a-t-il déploré, et les tensions est-ouest pourraient pousser l’Europe dans une autre guerre froide, tandis qu’en Asie, la paix et la prospérité sont menacées par les frictions entre puissances émergentes et les tensions croissantes au sud, à l’est et à l’ouest.  Le Moyen-Orient est déchiré par les guerres, la violence terroriste s’est répandue jusqu’en Afrique et pour la Palestine, l’horizon reste bouché.  La xénophobie et l’islamophobie s’aggravent et le nettoyage ethnique des Rohingya n’est pas seulement un affront à toutes les normes de l’humanité mais aussi un défi à notre conscience collective, a-t-il affirmé.  Après ce tour du monde, le Premier Ministre a estimé que les Nations Unies sont plus que jamais nécessaires.  Il s’est donc félicité des efforts déployés par le Secrétaire général pour revitaliser les capacités de paix et de sécurité, de développement et de gestion de l’Organisation. 

    Le Pakistan, a-t-il poursuivi, qui vient de célébrer le soixante-dixième anniversaire de son indépendance et de son accession à l’ONU, n’a jamais cessé d’être confronté à « l’hostilité acharnée de son voisin de l’est » qui refuse de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur le Jammu-et-Cachemire, préférant maintenir 700 000 soldats sur place pour étouffer la lutte légitime des kashmiris pour leur droit à l’autodétermination.  Le Pakistan demande une enquête internationale sur les crimes commis par l’Inde et exhorte la communauté internationale à obtenir de ce pays qu’il cesse ses exactions, dont les 600 violations de la ligne de contrôle enregistrées depuis le mois de janvier de cette année.  Si l’Inde s’aventure au-delà de cette ligne ou actionne sa doctrine de « guerre limitée » contre le Pakistan, elle s’exposera à une réaction forte et à la hauteur des enjeux, a prévenu le Premier Ministre, qui a appelé la communauté internationale à agir vite pour éviter l’escalade, conseillant au Secrétaire général de nommer un Envoyé spécial pour le Cachemire.

    Le Pakistan, a-t-il affirmé, est prêt à reprendre le dialogue avec l’Inde mais ce dialogue doit s’accompagner de la fin de la campagne de subversion et de terrorisme d’État contre le territoire pakistanais, y compris à sa frontière occidentale.  Après le peuple afghan, a en effet souligné le Premier Ministre, c’est le Pakistan qui a souffert le plus des quatre décennies d’interventions étrangères et de guerres civiles en Afghanistan, charriant leur lot d’extrémistes, de terroristes, d’armes et de drogues, sans compter les millions de réfugiés.   Personne ne souhaite plus la paix en Afghanistan que le Pakistan, a martelé le Premier Ministre.  Après 16 ans de guerre, il est clair que la force militaire ne fera pas revenir la paix, a-t-il répété, s’étonnant que l’on blâme aujourd’hui son pays pour l’impasse militaire et politique en Afghanistan.  Nous ne serons les boucs émissaires de personne, a-t-il tonné.  Les sanctuaires des Taliban ne sont pas au Pakistan mais dans les larges régions qu’ils contrôlent en Afghanistan, a-t-il dit. 

    C’est vrai, a-t-il concédé, les attaques transfrontalières existent et nous demandons au Gouvernement afghan et à la coalition de nous aider et de compléter les efforts que nous avons déployés pour renforcer le contrôle des frontières et suivre tous les mouvements.  Ce que le Pakistan ne fera pas, a prévenu le Premier Ministre, c’est faire la guerre afghane sur son propre sol.  Le Pakistan n’appuiera pas non plus les stratégies vouées à l’échec qui prolongent et aggravent les souffrances des Afghans, des Pakistanais et des autres pays de la région.  Ce qu’il faut, a conseillé le Premier Ministre, c’est une action concertée contre Daech, Al-Qaida et leurs associés dont le TTP et le Jamaat-ul-Aharar, que le Conseil de sécurité vient d’inscrire sur la liste des organisations terroristes; mais aussi des négociations entre Kaboul et les Taliban afghans dans le cadre du Groupe de coordination quadrilatéral ou tout autre format trilatéral.  Ces deux mesures offrent les perspectives les plus réalistes de rétablir la paix et la stabilité en Afghanistan et dans la région, a estimé le Premier Ministre.

    L’action antiterroriste du Pakistan ne peut en aucun cas être remise en doute, s’est impatienté le Premier Ministre, en imputant l’échec de la communauté internationale à son incapacité de combattre le terrorisme d’État et de traiter des causes sous-jacentes de ce phénomène comme la pauvreté et l’ignorance mais aussi et surtout l’absence de réponse aux revendications politiques ou autres légitimes ou perçues comme telles.  Le Premier Ministre, qui a décrit la capacité nucléaire de son pays comme une « dissuasion crédible » contre un voisin hostile, a estimé que la communauté serait bien inspirée d’aider le Pakistan à rejoindre les arrangements internationaux de non-prolifération, comme le Groupe des fournisseurs nucléaires.  Le Premier Ministre a conclu sur les changements climatiques, les objectifs de développement durable et le potentiel remarquable du Couloir économique Chine-Pakistan. 

     

    Source :
    http://www.un.org/press/fr/2017/AG11950.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Shahid Khaqan Abbasi (Premier Ministre), Pakistan
    Photo ONU

    Sessions antérieures

    Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.

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    Droit de réponse (21 septembre 2017)

    Première déclaration :

    À son tour, le représentant du Pakistan a pris la parole pour réagir au discours des représentants de l’Inde, du Bangladesh et de l’Afghanistan.  Il a notamment accusé l’Inde d’avoir sapé la paix et la stabilité au Jammu-et-Cachemire, affirmant que des tirs de mortier auraient encore eu lieu hier soir en faisant une dizaine de victimes parmi les civils.  Il a par ailleurs accusé le Bangladesh de répandre des mensonges sur le compte de son pays et conseillé à l’Afghanistan de se concentrer sur ses propres problèmes.

    Source : AG/11950

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    Droit de réponse (23 septembre 2017)

    Deuxième déclaration :

    Le représentant du Pakistan a répondu au Ministre des affaires étrangères de l’Inde.  Il s’est insurgé contre ce qu’il a appelé des commentaires diffamatoires prononcés à l’encontre de son pays, y voyant une nouvelle preuve de l’hostilité que l’Inde entretient à son égard.  « Répéter des mensonges année après année ne saurait cacher la vérité », a-t-il asséné.  Le Jammu-et-Cachemire ne fait pas partie de l’Inde, a poursuivi le représentant du Pakistan, c’est un territoire faisant l’objet d’un différend et son occupation par l’Inde est donc illégale.  Selon lui, il faut laisser le Jammu-et-Cachemire décider de son sort via un référendum, une solution que l’Inde aurait selon lui acceptée sans l’appliquer.  

    Source : AG/11952

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    Droit de réponse (25 septembre 2017)

    Exerçant son droit de réponse, la représentante de l'Inde a répondu au Pakistan.

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    Droit de réponse (25 septembre 2017)

    Troisième déclaration :

    Le représentant du Pakistan a déclaré que la représentante de l’Inde avait choisi de détourner l’attention de la communauté internationale des actions de son pays dans la région du Jammu-et-Cachemire.  « Vous voulez essayer de vous cacher derrière une photo », lui a-t-il lancé, avant d’affirmer que « les Cachemiri n’abandonneront jamais et continueront d’exiger leur liberté pour se libérer du joug de l’occupation indienne ».  L’Inde doit répondre de ses actes dans cette région, a exigé le représentant qui a également accusé l’Inde d’appuyer des actes terroristes commis au Pakistan.

    Source: AG/11