Déclaration
Résumé
Mme SUSHMA SWARAJ, Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a estimé que l’Assemblée générale et le monde avaient connu de grands changements depuis son discours de l’an passé et a apporté son soutien à la volonté du Secrétaire général de réformer l’Organisation. Rappelant qu’elle avait participé à la réunion du 18 septembre sur la réforme des Nations Unies, elle a dit y avoir vu « un évident désir de changement » avant de rappeler à cet égard qu’en 2005, le Sommet mondial avait reconnu la nécessité d’une réforme rapide du Conseil de sécurité.
Après avoir cité une longue liste de défis planétaires, la Ministre a rappelé que deux ans s’étaient déjà écoulés depuis l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et a estimé que, si les 13 prochaines années étaient marquées du sceau de la complaisance, le monde risquait de devenir hors de contrôle. Mme Swaraj a rappelé que l’éradication complète de la pauvreté était la principale priorité de son gouvernement. À cette fin, on peut agir de deux manières, a-t-elle expliqué. La méthode traditionnelle consiste à augmenter le niveau de l’aide extérieure. La seconde, celle choisie par le Premier Ministre Marendra Modi, est « plus radicale » et consiste à autonomiser économiquement les pauvres.
Mme Swaraj a ainsi décrit plusieurs des mesures prises à cette fin, citant les programmes Jan Dhan, qui a permis en trois ans à quelque 300 millions de pauvres –« l’équivalent de la population des États-Unis »- d’obtenir un compte en banque; Mudra Yojana pour l’accès des plus démunis au microcrédit leur permettant de créer des microentreprises, ou encore Ujjwala; qui a permis de distribuer des bonbonnes de gaz aux femmes, qui n’ont ainsi plus à craindre les risques des cuisinières à bois. La Ministre a également mentionné la lutte contre la corruption par la « démonétisation », les programmes de réduction des inégalités entre les sexes et un programme « Inde propre » destiné à changer les attitudes sociales.
Mais si des nations aux capacités émergentes sont en mesure de créer de tels changements, le monde développé doit aider les pays les plus vulnérables et les plus pauvres à réaliser les objectifs de développement durable d’ici à 2030. C’est pourquoi, a expliqué la Ministre, l’Inde vient de lancer cette année le Fonds pour le partenariat Inde-Nations Unies.
Mme Swaraj s’est ensuite lancée dans une longue attaque contre le Pakistan, reprochant à son Premier Ministre Shahid Khakan Abbasi d’avoir « gâché trop de temps » lors de son discours devant l’Assemblée générale jeudi, à lancer des accusations contre l’Inde. Lorsque le Pakistan accuse l’Inde de terrorisme d’État, « ceux qui écoutent dans la salle font une seule observation: « regardez qui parle », a lancé Mme Swaraj, qui a accusé le Pakistan, « un pays qui a été le plus grand exportateur mondial de chaos, de mort et d’inhumanité », de se comporter en « champion de l’hypocrisie en prêchant l’humanité depuis ce podium ».
Reprochant au Pakistan d’ignorer les ouvertures de paix de son pays, et notamment le Gouvernement actuel d’avoir fait avorter les perspectives du « dialogue bilatéral général » convenu en décembre 2015 avec le précédent Premier Ministre pakistanais Mian Nawaz Sharif, Mme Swaraj a demandé comment il se faisait qu’alors que l’Inde et le Pakistan avaient accédé à l’indépendance à quelques heures d’écart, l’Inde étant aujourd’hui « une superpuissance informatique reconnue dans le monde et le Pakistan seulement connu comme une fabrique de terrorisme ». Malgré le terrorisme dont elle a été victime de la part du Pakistan, l’Inde a grandi et « nous produisons des savants, des ingénieurs, des médecins. Qu’avez-vous jamais produit? Des terroristes », a lancé la Ministre à l’attention du Pakistan.
Toujours à propos du terrorisme, Mme Swaraj a déploré que la communauté internationale ne soit pas en mesure de s’unir ni même de définir le terrorisme. Dénonçant des « nuances dépourvues de sens et autodestructrices », elle a demandé que le terrorisme soit reconnu enfin comme « une menace existentielle pour l’humanité » et qu’un accord soit obtenu sur le projet de convention générale de lutte contre le terrorisme demandé depuis 1996 par son pays.
Enfin, la Ministre a rappelé l’engagement profond de son pays en faveur de l’Accord de Paris sur les changements climatiques et a rappelé que l’Inde avait lancé l’Alliance solaire. Quand nous parlons d’être en paix, ce n’est pas seulement entre êtres humains mais aussi avec la nature, a poursuivi la Ministre, pour qui les récents ouragans dévastateurs et le séisme du Mexique sont des « avertissements » de la nature. Appelant à des « actions plus sérieuses que des paroles », Mme Swaraj a demandé aux pays développés de partager les compétences par le transfert de technologies vertes et le financement du Fonds vert pour le climat.
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