Déclaration
Résumé
M. PETRO POROSHENKO, Président de l’Ukraine, s’est demandé pourquoi le cynisme avait pris place dans nos vies au nom du pragmatisme. Pourquoi le mal s’est-il répandu? En ces jours difficiles, le monde connaît de plus en plus de menaces mais jamais, depuis la guerre froide, les normes et principes internationaux n’ont été bafoués sur une telle échelle, s’est-il indigné.
Jamais un membre du Conseil de sécurité n’a violé la Charte des Nations Unies tout en participant activement à un conflit et en étant à la fois médiateur de ce conflit. L’avenir de nos enfants et de notre Organisation dépend de la manière avec laquelle nous surmonterons cette incohérence, a poursuivi M. Poroshenko, qui ne voit que deux issues possibles: « Soit nous reconnaissons le problème et ne ménageons aucun effort pour y remédier, soit nous fermons les yeux et laissons l’avenir des Nations Unies aux mains d’un seul acteur et on payera le prix fort ».
L’Ukraine dénonce le fait que le Conseil de sécurité soit resté bloqué ces trois dernières années et exige que le recours au droit de veto soit à l’avenir suspendu lorsqu’un membre permanent du Conseil est directement impliqué dans des conflits où des atrocités de masse ont été commises. « Les coupables de crimes doivent rendre des comptes », a-t-il martelé, en affirmant que la menace à la paix et à la sécurité mondiales qui pèse sur nous nécessitait l’attention de tous les États Membres.
Ce sont des nouvelles méthodes qui sont employées dans les guerres hybrides du XXIe siècle, a expliqué le Président ukrainien, qui a cité, à titre d’exemple, les pressions politiques, la propagande, l’ingérence dans les processus électoraux d’autres pays, les attaques cybernétiques et autres.
Rappelant que l’Ukraine avait renoncé volontairement à son arsenal nucléaire contre la sécurité et des garanties de souveraineté nationale, il a affirmé que ces garanties étaient malheureusement restées lettre morte et que le mémorandum de Budapest n’avait pas été respecté.
L’Ukraine n’en reste pas moins attachée au désarmement nucléaire mais cela suppose notamment une action efficace du Conseil de sécurité face aux essais nucléaires de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). « Il faut faire preuve de leadership fort à la fois au niveau des États, mais aussi des organismes internationaux. »
Face à la série d’attaques terroristes atroces qui ont eu lieu cette année, M. Poroshenko a expliqué que cette menace ne pouvait être combattue que grâce à des efforts concertés. Il appelle le Conseil de sécurité à agir pour répondre à ces problèmes grandissants et appuie l’initiative du Royaume-Uni pour qu’il se penche sur la menace terroriste.
Dans ce contexte il est revenu sur le dossier de l’appareil de Malaysia Airlines qui a été abattu au-dessus du territoire ukrainien et a exigé à nouveau que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les responsables soient jugés en dépit du veto russe pour la mise en place d’un tribunal spécial.
Le Chef de l’État a en outre dénoncé l’implication de la Russie dans la coordination des activités terroristes en Ukraine, et la présence de 38 000 forces militaires illégales dans le Donbass armées par celle-ci, ainsi que de l’annexion de la Crimée. Il a ainsi reproché à la Russie son abus de confiance lorsqu’elle invoque la Charte des Nations Unies pour justifier le rattachement de la Crimée à son territoire. Il exige, qu’au bout de trois ans, les agresseurs assument leur responsabilité.
L’Ukraine reste disposée à avancer dans la mise en œuvre des accords de Minsk, mais elle s’est heurtée à une opposition constante du Kremlin. M. Poroshenko a dit espérer que la Russie et ses alliés finiront par mettre en œuvre leur partie du contrat.
Par ailleurs, l’Ukraine s’apprête à présenter un projet de résolution sur la situation des droits de l’homme dans la République de Crimée occupée de Sébastopol à l’Assemblée générale, a annoncé M. Poroshenko, qui estime qu’il revient aux Nations Unies de les protéger et de ne pas reconnaître les résultats de l’élection qui y a eu lieu.
S’agissant de la crise syrienne, il a insisté sur la nécessité d’éviter tout risque d’utilisation d’armes chimiques dans ce pays et d’y faciliter l’accès humanitaire.
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