Déclaration
Résumé
M. VALENTIN RYBAKOV, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a mis en garde contre un possible échec du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment en raison du chaos actuel provoqué par les conflits non résolus et les insuffisances du système international.
Ces difficultés, a estimé le Ministre, résultent en grande partie de la guerre froide et de la période qui lui a succédé. « Les vainqueurs de la guerre froide n’ont pas voulu inclure les vaincus dans l’ordre mondial », a-t-il en effet regretté, ajoutant que ces vainqueurs ont tenté « d’imposer un ordre mondial de manière unilatérale ». Cette attitude, a-t-il dit, est responsable des problèmes actuels, y compris des conflits larvés et des déplacements massifs de réfugiés et de migrants.
M. Rybakov a regretté l’effacement progressif de l’État au profit de la logique de marché, « dont la seule préoccupation est de générer des profits ». Quant au domaine culturel, il a dénoncé les tentatives d’imposer à l’échelle mondiale certaines cultures, y compris « les principes de la contre-culture », à des pays issus d’autres cultures radicalement différentes.
Pour inverser ces différentes tendances, M. Rybakov a appelé les États à faire des concessions pour construire un nouvel ordre mondial. Citant le philosophe allemand du XVIIIe siècle Emmanuel Kant, il a déclaré: « Construire un monde et un système international juste est la plus difficile des tâches ». Pour y parvenir, le Ministre a insisté sur le fait que ce nouvel ordre mondial devait avant tout être façonné par les États, « sous peine d’anarchie et de violence ». Il a également estimé que ce nouveau système devait être « non exclusif » et « non imposé ».
Sur le plan économique, le Ministre a salué la remise en cause récente de la logique libérale de marché, un phénomène qui se manifeste, selon lui, par un retour de l’État sur la scène économique. À ce titre, il a appelé à renforcer le rôle de la coopération régionale pour résoudre les problèmes, une approche qu’il a qualifiée « d’intégration de l’intégration ».
Du point de vue culturel, M. Rybakov a appelé à reconnaître les différences nationales et régionales. « Il n’est pas efficace d’imposer des valeurs culturelles », a-t-il insisté, tout en plaidant en faveur du dialogue entre les cultures. Prenant l’exemple de la famille, il a affirmé que le Belarus « voit l’individu avant tout comme un membre de la famille », et non comme préexistant à cette dernière, ce qui n’est pas le cas, selon lui, de toutes les cultures. Il a insisté sur le fait qu’il s’agissait-là d’une différence fondamentale.
Concernant le rôle de l’ONU sur la scène internationale, le Ministre des affaires étrangères a regretté que le Secrétariat de l’Organisation soit souvent en décalage avec les réalités sur le terrain. Il a par conséquent appelé l’Organisation, dans la perspective d’un nouvel ordre mondial, à « trouver des solutions concrètes » aux problèmes internationaux, « au lieu de rédiger des rapports sans fin ».
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