Déclaration
Résumé
M. BORIS TADIĆ, Président de la Serbie, a estimé qu’en ces temps de changements importants, le pire à faire serait de laisser la crainte et l’indécision prévaloir. Chaque crise à laquelle nous sommes confrontés, qu’elle soit économique, politique ou environnementale, s’étend au-delà de nos frontières nationales et il n’existe aucun moyen de la résoudre sans le cadre de travail défini par des droits et règlements internationaux auxquels tous les pays doivent se conformer, a-t-il souligné. « Notre objectif doit être de gérer les crises réelles et d’éviter d’en créer d’autres inutilement », a-t-il estimé, notant l’amélioration de la coopération régionale en Europe et un nouveau niveau de confiance établi avec la Croatie. Tout ceci a préparé le terrain pour que la Serbie se propose à la présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2014.
La Serbie a consacré un extraordinaire niveau de ressources à la capture de criminels de guerre, a assuré M. Tadić, estimant que le pays avait rempli ses obligations et fait la preuve de sa volonté d’avancer vers un climat de réconciliation totale dans la région. Le Président de la Serbie a insisté également pour que tous fassent leur part et l’enquête du Conseil de l’Europe sur « Le traitement inhumain des populations et le trafic illégal d’organes humains au Kosovo » doit bénéficier des mêmes normes et du même examen par le Conseil de sécurité que les autres crimes de guerre, a-t-il dit. Le Président serbe a salué l’accession à l’indépendance du Soudan du Sud, « un règlement trouvé après de longues et difficiles négociations entre les deux parties » et salué par le Président des États-Unis. Il a cependant regretté que ce processus n’ait pas été respecté dans le dossier concernant la province du Kosovo et Metohija. Le 17 février 2008, les autorités d’origine albanaise ont tenté la sécession unilatérale, en violation des principes de la Charte des Nations Unies, de l’Acte final d’Helsinki et de la résolution du Conseil de sécurité 1244, a-t-il dénoncé, se félicitant qu’une forte majorité d’États Membres de l’ONU n’ait pas reconnu cette indépendance. L’appel lancé depuis ce podium pour une telle reconnaissance n’est pas un appel pour la paix, a-t-il prévenu, mais un appel pour l’unilatéralisme qui créerait un précédent profondément dérangeant et un encouragement aux parties sécessionnistes partout dans le monde. M. Tadić a assuré que son gouvernement avait fait tout son possible pour empêcher une flambée de violence, notamment au mois de juillet lors de la tentative de placer des postes frontières entre la Serbie et la région du Nord Kosovo.
Le Président Tadić a regretté que les Serbes négocient avec Pristina « avec un fusil sur la tempe, sous la constante menace de l’isolement international ». « Nous sommes extrêmement indignés par ce climat de menace émanant de pays que nous considérerions sans cela comme des partenaires naturels », a-t-il insisté. Même si la Serbie n’acceptera jamais l’action unilatérale, elle n’abandonnera plus jamais le processus de négociations, a-t-il promis, détaillant plusieurs conditions sine qua non d’un accord sur la question: le statut de la population serbe dans le Nord Kosovo, la mise en œuvre de la décentralisation au Kosovo au profit de ses enclaves serbes, le statut de certains sites sacrés de l’Église orthodoxe serbe et la question plus générale de la propriété. M. Tadić a estimé que l’échec pour avancer avec bonne volonté sur la question centrale des droits des communautés serbes du Kosovo, au cœur du problème, était extrêmement dérangeant. La Serbie a, en outre, un deuxième objectif en parallèle à celui de cette question: accélérer le processus d’intégration à l’Union européenne. Parvenir à atteindre ces deux objectifs est possible et dans l’intérêt de tous, a enfin déclaré M. Tadić. La Serbie a rempli les critères pour être candidate à adhérer à l’Union européenne et a montré l’exemple en matière de réconciliation, de mise en place de l’état de droit et de lutte contre le crime organisé, a-t-il dit.
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