Déclaration
Résumé
Mme RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a déclaré que son pays ne peut rester les bras croisés et se détendre en voyant l’injustice qui continue d’être commise contre le peuple palestinien. Au moment où je parle, plus de 41 000 personnes ont été tuées à Gaza et la situation en Cisjordanie et au Liban se détériore, s’est-elle désolée. « Le Conseil de sécurité prendra-t-il des mesures pour mettre fin aux atrocités d’Israël seulement quand tous les Palestiniens seront déplacés, quand 100 000 Palestiniens seront tués ou quand un conflit armé régional éclatera? » Si c’est le cas, il sera trop tard, a-t-elle prévenu. Elle a ensuite rappelé que pendant que le Premier Ministre Netanyahou déclarait hier à cette tribune qu’Israël cherche et aspire à la paix, il ordonnait des attaques aériennes massives sans précédent sur Beyrouth. M. Netanyahou veut que la guerre continue, a-t-elle accusé, demandant de faire pression sur Israël pour qu’il revienne à une solution politique.
La Ministre a aussi rappelé que l’écrasante majorité des membres de l’ONU soutiennent fermement la solution des deux États. « C’est le bon moment pour joindre le geste à la parole. » Reconnaître l’État de Palestine est le moins que nous puissions faire maintenant, pour donner à la Palestine un pied d’égalité sur la scène internationale et pour exercer une pression sur Israël afin qu’il cesse ses atrocités, a-t-elle fait valoir. « Par conséquent, j’exhorte les pays qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine à le faire maintenant. » La Ministre a vu la reconnaissance de la Palestine, aujourd’hui, comme « un investissement » qui permettrait d’avoir un monde plus pacifique, plus juste et plus humain. Pour sa part, le rôle du Conseil de sécurité est de maintenir la paix, de créer la paix, et non de maintenir et de prolonger les guerres, ou pire encore de soutenir les auteurs d’atrocités, a déclaré la Ministre en prévenant que « l’inaction est synonyme de complicité ».
La Ministre a aussi déclaré que son pays porte la voix du Sud mondial et ce, depuis 1955 lorsque l’Indonésie a accueilli la Conférence Asie-Afrique à Bandung. L’esprit d’égalité, de coopération et de solidarité de Bandung sera toujours vivant pour inspirer le Sud mondial à obtenir ses droits, y compris son droit au développement, a-t-elle assuré. Elle a recommandé de faire preuve de ce même esprit pour avoir un leadership mondial où les vertus morales sont la boussole des toutes les activités. « N’enterrons pas les principes de la Charte des Nations Unies et du droit international » sous les décombres du « deux poids, deux mesures », du déficit de confiance et du jeu à somme nulle, a-t-elle prié. La Ministre a mis en garde que le leadership mondial ne sera jamais atteint par la domination de la force et la peur. Ce leadership doit plutôt guider les actions collectives en écoutant, en favorisant la collaboration et en insufflant l’espoir. C’est un « leadership sans hégémonie » qu’il nous faut, a plaidé la Ministre.
Elle a donc prôné un leadership inclusif, notamment par la réforme du système multilatéral et en particulier du Conseil de sécurité. Il faut ensuite assurer un avenir résilient pour une prospérité partagée, a-t-elle ajouté en misant sur le potentiel du Pacte pour l’avenir pour arriver à réaliser les ODD. Elle a encore recommandé de favoriser la collaboration mondiale, arguant que la mentalité du « gagnant rafle tout », « à prendre ou à laisser », ne devrait plus exister.
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