Déclaration
Résumé
Pour M. MUHAMMAD YUNUS, Conseiller principal du Gouvernement du Bangladesh, le Pacte pour l’avenir doit servir de feuille de route pour repenser la coopération et servir « nos aspirations communes pour la postérité ». Évoquant la transformation historique que le Bangladesh a connue en juillet et en août, le dirigeant s’est engagé à promouvoir et à protéger les droits fondamentaux: celui de chacun de s’exprimer librement, de se réunir sans crainte ni inhibition, de voter pour qui il veut, de défendre l’indépendance du pouvoir judiciaire et la liberté de la presse, y compris dans le cyberespace.
« Notre peuple, et en particulier la jeunesse, nous a permis d’obtenir notre indépendance face à un régime autocratique et antidémocratique grâce à leur détermination et à leurs capacités exceptionnelles. » Rendant hommage à cette détermination collective des jeunes de son pays, il a estimé que cela devrait lui valoir le statut de nation responsable dans le concert des nations. La génération Z réimagine les valeurs qu’incarne le peuple du Bangladesh depuis 1971, a-t-il constaté, en appelant la communauté internationale à travailler main dans la main avec « le nouveau Bangladesh » pour réaliser la démocratie partout.
À la suite de cette « révolution des moussons », a relaté M. Yunus, le Conseil du Gouvernement a été chargé de la reconstruction d’un appareil d’État en décomposition, marqué par une corruption endémique. Il a fait savoir que les caisses de l’État étaient réduites à néant alors que quelques personnes avaient amassé des fortunes colossales. Dans ce contexte, M. Yunus s’est dit fier de contribuer à créer une société juste dans laquelle tous les partis politiques peuvent s’exprimer et où les droits fondamentaux sont défendus, y compris la liberté d’expression et de vote. Il a annoncé notamment des investissements massifs dans l’enseignement et la santé et a souligné la volonté d’une gouvernance responsable dans tous les secteurs.
Sur le plan international, le Bangladesh sera un fervent défenseur du multilatéralisme, a-t-il poursuivi. En l’espace de sept semaines seulement, s’est-il enorgueilli, le Gouvernement a pris plusieurs mesures dont une demande au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de dépêcher une mission d’enquête sur les violations flagrantes des droits humains commises lors du mouvement populaire, mission qui a déjà commencé à travailler sur le terrain. Il a aussi mentionné les réformes lancées dans certains secteurs prioritaires dans le but de restaurer la confiance de la population, notamment la création de commissions indépendantes chargées de réformer le système électoral, la Constitution, le système judiciaire, l’administration civile et l’ordre public. D’autres commissions sont prévues pour réformer notamment la presse et les médias. Et pour créer un environnement propice aux affaires, de vastes réformes sont en cours dans les secteurs bancaire et financier.
M. Yunus a également mis en exergue la menace climatique en exhortant la communauté internationale à canaliser des ressources solides pour l’adaptation dans les pays vulnérables au climat comme le Bangladesh. Il a appelé à opérationnaliser sans tarder le fonds pour les pertes et les préjudices et à faciliter un accès équitable aux technologies. Pour celui qui est du « prix Nobel de la paix », la lutte climatique doit aller de pair avec la remise en ordre de l’économie mondiale. Notant que le monde se concentre de plus en plus sur la décarbonisation, il a estimé que la vision transformatrice d’un monde netZero doit également s’appliquer à des pays comme le Bangladesh. À défaut, « nous risquons de ne pas tenir notre promesse de “prospérité partagée” grâce à une responsabilité partagée », a-t-il mis en garde.
Il a donc appelé le monde à s’engager ensemble sur la voie des « trois zéros », en visant zéro pauvreté, zéro chômage et zéro émission nette de carbone. La paix et la sécurité ne peuvent être assurées sans la liberté politique et l’émancipation socioéconomique des peuples, a conclu M. Yunus, non sans oublier de plaider pour les personnes déplacées de force, en particulier les 1,2 million de Rohingya auquel son pays vient en aide. La communauté internationale doit appuyer ces efforts et permettre à ces déplacés de rentrer dans l’État rakhine et y jouir pleinement de leurs droits, a-t-il prié.
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