Déclaration
Résumé
M. PRAVIND KUMAR JUGNAUTH, Premier Ministre de Maurice, a plaidé pour une intensification de la réduction des émissions de gaz à effet afin de s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris. Même si l’on parvient à limiter la hausse des températures à 1,5 degré Celsius, les petits États insulaires en développement (PIED) sont confrontés à une menace existentielle, a-t-il prévenu, ajoutant que « dépasser ce seuil serait catastrophique ». Pour garantir un avenir durable, nous devons collectivement éliminer l’utilisation des combustibles fossiles et accélérer la transition juste vers des sources d’énergie durables, en visant zéro émission nette à l’échelle mondiale d’ici à 2050, a préconisé le dirigeant, non sans rappeler que son pays est aux prises avec le stress hydrique, l’érosion côtière, la pollution marine et, surtout, une élévation du niveau de la mer de 5,6 millimètres par an, contre une moyenne mondiale de 3,3 millimètres. Ces défis combinés accroissent nos vulnérabilités inhérentes et mettent en péril nos objectifs de développement durable, a-t-il constaté, avant de détailler les actions menées par son pays pour répondre à cette urgence.
Outre les 2% de son PIB consacrés aux politiques environnementales et climatiques et la promulgation d’une loi sur les changements climatiques, Maurice a mis en œuvre une série de mesures d’adaptation telles que des programmes de réhabilitation côtière, de propagation des mangroves et de gestion des inondations, a précisé le Premier Ministre. Il a également fait état d’une stratégie nationale d’atténuation, l’objectif étant de réduire les émissions de carbone de 40% et d’atteindre 60% de production d’énergie verte d’ici à 2030. M. Jugnauth a cependant indiqué que pour appliquer les contributions nationales déterminées de son pays, 6,5 milliards de dollars sont nécessaires. Si 2,5 milliards de dollars ont pu être engagés malgré les contraintes économiques, il reste à trouver les 4 milliards restants. À l’instar de Maurice, tous les PEID ont besoin d’un soutien adéquat et prévisible, a-t-il souligné, avant d’appeler les institutions financières internationales et les partenaires de développement à faciliter cet accès au financement climatique.
Le Premier Ministre a dit attendre avec impatience la mise en œuvre rapide du mécanisme de pertes et de dommages convenu lors de la COP27. Il a aussi souhaité que les pays développés tiennent la promesse faite il y a 14 ans, lors de la Conférence de Copenhague, de fournir un financement climatique de 100 milliards de dollars par an. Reste que, dans l’état actuel des choses, ce montant n’est plus suffisant, a-t-il argué, appelant à établir un nouvel objectif quantifié collectif. Jugeant à ce propos que le PIB par habitant ne peut être la seule mesure du développement d’un pays, il a exhorté les institutions financières internationales et les partenaires de développement à utiliser l’indice de vulnérabilité multidimensionnelle développé par l’ONU dans leur prise de décisions. Il a également souhaité que le Sommet de l’avenir de l’année prochaine permette d’aborder les questions de stabilité financière, d’inclusion financière et de viabilité de la dette, essentielles pour les PEID.
Pour finir, le Premier Ministre a annoncé que son pays avait signé l’accord conclu au titre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer relatif à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale, un instrument juridiquement contraignant qui, selon lui, constitue une victoire pour le multilatéralisme et le droit international. Encourageant tous les pays à le signer et à le ratifier, il a également déclaré attendre avec impatience la finalisation de l’instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin.
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