Déclaration
    Président de l'Assemblée générale (ouverture)
    Son Excellence
    Csaba Kőrösi
    Président de l'Assemblée générale
    Kaltura
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    Résumé

    M. CSABA KŐRÖSIPrésident de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale, a commencé par rappeler sa devise reposant sur des solutions fondées sur la solidarité, la durabilité et la science.  « Nous avons besoin de solidarité parce que les inégalités ont atteint des sommets; nous avons besoin de durabilité parce que nous devons à nos enfants de laisser un monde vivable; nous avons besoin de la science car elle nous offre des preuves neutres pour nos actions », a expliqué M. Kőrösi.

    « Nous sommes réunis aujourd’hui, au moment le plus important de ces quarante dernières années », a poursuivi le Président de l’Assemblée générale.  Des chaleurs extrêmes aux inondations dévastatrices - les changements climatiques ont ébranlé nos communautés, a-t-il ajouté, mettant en garde contre notre consommation et nos méthodes de production, qui « lacèrent » notre planète - de ses sols à ces cieux.  Pour lui, le monde vit dans un état de crise humanitaire permanent.

    De fait, a-t-il détaillé, plus de 300 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire et de protection, soit une augmentation de 10% depuis le mois de janvier dernier.  Sous l’effet des changements climatiques, de la pandémie de COVID-19 et des conflits, la faim dans le monde a atteint des niveaux alarmants. 

    Au cours des six derniers mois, l’inflation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie a plongé au moins 70 millions de personnes dans la pauvreté.  L’inflation a atteint des sommets inégalés depuis 40 ans.  Un quart de l’humanité vit dans des zones de conflit, au milieu des combats et de l’instabilité politique et la violence à travers le monde a rarement été aussi féroce, s’est alarmé le Président.

    Qui aurait pu imaginer que la guerre reviendrait en Europe?  Que la menace nucléaire serait de retour dans les discours politiques pour régler un différend avec un voisin? s’est exclamé M. Kőrösi, dont l’intervention a été prononcée en plusieurs langues -anglais, français, arabe, russe-.  Voilà 203 jours que l’Assemblée générale a adopté une résolution condamnant l’agression militaire contre l’Ukraine et pourtant l’effusion de sang et les souffrances n’ont pas encore cessé, s’est-il écrié.

    Durant cette période, les Nations Unies et leurs partenaires ont offert de la nourriture et un abri à des millions de réfugiés de ce pays, a fait observer le Président, qui a aussi vu un motif d’espoir dans l’accord historique sur les exportations commerciales de céréales en provenance du grenier du monde, un motif d’espoir.  La diplomatie est à l’œuvre pour libérer les engrais afin que les pénuries que nous voyons aujourd’hui ne deviennent pas les famines de demain, a-t-il ajouté.  Les inspecteurs nucléaires des Nations Unies sont à pied d’œuvre sur l’un des principaux sites nucléaires européens, prévenant ainsi une éventuelle catastrophe.

    Rappelant le thème du soixante-dix-septième débat général -« Un tournant décisif: des solutions transformatrices face à des défis intriqués »- M. Kőrösi a, en outre, exprimé sa solidarité avec les populations du Pakistan, où des inondations dévastatrices ont emporté des centaines de villages.  Or, pour lui, en matière de lutte contre les changements climatiques, les solutions existent et sont ancrées dans les avancées réalisées en matière de coopération scientifique et de diplomatie climatique.  Mais, faudrait-il encore que « nous ayons envie » de les mettre en pratique, a-t-il pressé, citant, à cet égard, l’action du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui s’est révélé être un outil précieux pour soutenir les décisions politiques visant à lutter contre les changements climatiques et à s’adapter à ses conséquences.

    Dès lors, il s’agit pour M. Kőrösi de reproduire le succès du GIEC dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de l’alimentation et de la biodiversité, puisque nous disposons d’ores et déjà d’un point de départ empirique et universellement accepté pour agir.  C’est pourquoi, une fois cette semaine de haut niveau terminée, le Président a prévu de lancer une série de consultations avec la communauté scientifique, afin, a-t-il dit, de transférer la connaissance depuis les « microscopes jusqu’aux microphones ».

    Pour M. Kőrösi, la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale sera également essentielle pour préparer le sommet sur les objectifs de développement durables de 2023 et le Sommet de l’avenir de 2024.  L’année prochaine, a-t-il rappelé, il s’agira d’évaluer l’objectif 6 -relatif à « l’eau propre et l’assainissement »- lors de la Conférence des Nations Unies sur l’eau - la première depuis 1977.  L’heure pour M. Kőrösi de sensibiliser sur cette question, car l’eau, dont le problème est triple -trop, pas assez, ou pas potable- est appelée à devenir le prochain grand facteur de conflit dans le monde, a-t-il averti, offrant la possibilité de changer la vie de 2,1 milliards de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable. 

    Au cours de la session, il s’agira également d’évaluer le Cadre de Sendai et de tirer des conclusions pour améliorer la résilience face aux catastrophes, a poursuivi le Président, jugeant essentiel que ces opportunités débouchent sur des résultats concrets.

    Pour M. Kőrösi, les éléments constitutifs de la transformation sont à notre disposition.  Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Cadre de Sendai, l’Accord de Paris, le Programme d’action d’Addis-Abeba et Notre Programme commun vont tous dans le même sens, a-t-il insisté, se disant encouragé par le fait que les propositions du Secrétaire général et les importantes initiatives des États Membres se soutiennent mutuellement.

    M. Kőrösi a appelé au respect universel de l’État de droit, insistant en particulier sur les droits des femmes, car à l’heure « où nous parlons », la moitié de l’humanité est trop souvent exclue de la prise de décisions et des postes de direction.  C’est pourquoi, le Président de l’Assemblée générale voit dans la réunion de haut niveau pour promouvoir la Plateforme des femmes d’influence prévue pour cet après-midi et organisée en collaboration avec ONU-Femmes, une réponse à cet appel.  C’est dans cet esprit qu’il a invité à un engagement substantiel sur cette question qui, a-t-il rappelé, a trait à l’équité et à l’égalité, mais surtout à la dignité humaine.

    Sur toutes ces questions, M. Kőrösi a dit se réjouir de travailler en étroite collaboration avec le Secrétaire général, le Conseil de sécurité, l’ECOSOC et d’autres institutions clefs de l’ONU.  Il a promis d’aider les États Membres à identifier des solutions transformatrices, axées sur l’impact, systémiques et durables.  De même, il a dit avoir l’intention de coopérer avec toutes les parties prenantes - la société civile, les jeunes, les femmes et la communauté scientifique. 

    Le Président a promis d’œuvrer durant son mandat pour que la revitalisation des Nations Unies et de l’Assemblée générale se poursuive et de faire progresser les négociations sur la réforme du Conseil de sécurité: il est grand temps que le Conseil représente la population mondiale de manière plus équitable et qu’il reflète les réalités du XXIsiècle, a-t-il plaidé, y voyant une question de crédibilité pour toute notre organisation et notre ordre multilatéral.

    Pour finir, M. Kőrösi a appelé à saisir les opportunités qui se présentent à nous car les choses s’améliorent lorsque nous les rendons meilleures.  Alors, « agissons! » a-t-il lancé, se disant convaincu que notre chance est « ici et maintenant! » 

    Source :
    https://press.un.org/fr/2022/ag12446.doc.htm

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