Déclaration
Résumé
Pour Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, le « printemps arabe », qui peut s’expliquer notamment par le fossé entre les gouvernements et leurs peuples, a également mis à l’épreuve les instruments et concepts développés au sein des Nations Unies pour la prévention de conflits. À cet égard, elle est revenue sur le concept de la responsabilité de protéger les civils. Elle a salué les réactions rapides du Conseil de sécurité qui ont permis de protéger des civils tant en Libye qu’en Côte d’Ivoire, en y autorisant, en dernier ressort, le recours à la force. À ceux qui ont réagi en dénonçant que ces actions avaient pour but ultime de provoquer un changement de régime, la Ministre a répondu en soulignant que les régimes en question avaient une autre alternative. « C’était pourtant eux qui s’en prenaient aux civils, obligeant ainsi la communauté internationale à réagir », a-t-elle noté. Elle sympathise cependant avec ceux qui regrettent qu’il y ait une certaine « sélectivité » dans l’application du concept de la responsabilité de protéger, en citant notamment le cas de la Syrie.
Mme Frick a également salué le fait que l’on vienne à bout de l’impunité, tenant ainsi la promesse de « jamais plus » que la communauté internationale avait faite à la suite des évènements tragiques au Rwanda et à Srebrenica. Son gouvernement, a-t-elle dit, apprécie que la situation en Libye, ainsi que celle en Côte d’Ivoire aient été renvoyées devant la Cour pénale internationale par le Conseil de sécurité. Le rôle central que la CPI joue dans ces situations ou dans d’autres témoigne, a estimé Mme Frick, du profond changement de paradigme que le Statut de Rome a entraîné. Désormais, les auteurs d’actes commis dans ces pays devraient être tenus pour responsable de génocide, de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité, a-t-elle fait remarquer, en invitant la communauté internationale à en faire de même pour le Sri Lanka et la Syrie.
Abordant la question du recours à la médiation pour le règlement pacifique de conflits, la Ministre a partagé l’opinion du Secrétaire général selon laquelle il faut faire de la diplomatie préventive un principe clef des efforts des Nations Unies et de la communauté internationale. Il est incompréhensible que de faibles ressources soient allouées aux efforts de médiation des Nations Unies alors que plus de 7 milliards de dollars assurent le financement annuel des opérations de maintien de la paix. Tout en soulignant le rôle essentiel qu’un médiateur neutre peut jouer, elle a estimé qu’à l’avenir, les médiateurs ne devraient plus mettre fin aux poursuites criminelles ou faire annuler les mandats d’arrêt lancés par la CPI, lorsque le conflit prend fin. Il s’agit autant d’une question de principe que de droit, pour la Ministre. Pour ce qui est du rôle des femmes dans la prévention et le règlement de conflits, la Ministre salue la mise en place d’ONU-Femmes et le rôle du Conseil de sécurité pour promouvoir davantage l’intervention de femmes dans ce domaine. Elle a appelé les Nations Unies à donner l’exemple, en nommant plus de femmes aux postes de médiateur. Elle a également émis l’espoir de voir la politique de tolérance zéro face aux abus sexuels être réellement respectée.
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