Déclaration
Résumé
M. ABDULLAH II IBN AL HUSSEIN, Roi de Jordanie, s’est inquiété des nombreuses crises qui secouent le monde. Des crises qui sont de plus en plus imbriquées les unes aux autres, a fait observer le Roi de Jordanie, citant les conflits régionaux ayant un impact international, les changements climatiques dévastateurs, les perturbations dues aux pandémies, les violences extrémistes, l’inflation galopante, la récession imminente et, pour un trop grand nombre de personnes dans le monde, « la réalité croissante de la faim ». Les pays en développement sont les plus durement touchés, a-t-il déploré. Est-ce l’avenir que nous laisserons aux générations futures? a-t-il demandé en s’adressant à ses pairs, appelant à œuvrer pour offrir un monde différent, aux horizons élargis. En somme, un monde plus équitable.
« Nous voyons davantage d’opportunités de travailler avec des partenaires pour préserver des sites précieux du patrimoine mondial et des merveilles naturelles », a poursuivi le Roi Abdullah II, en référence à la mer Morte, unique en son genre, au fleuve sacré du Jourdain et aux récifs coralliens du golfe d’Aqaba - tous menacés par les changements climatiques. La croissance économique durable et inclusive a été trop souvent victime des crises mondiales, a-t-il regretté. Dans sa région, l’accent est mis sur la recherche de l’établissement de partenariats intégrés qui exploitent les capacités et les ressources de chaque pays au profit de tous. Le souverain a vu des « blocs de résilience régionale » se constituer pour stimuler de nouvelles opportunités. Ainsi a-t-il évoqué les partenariats multilatéraux établis par la Jordanie avec l’Égypte, l’Iraq, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite, Bahreïn et d’autres pays de la région.
S’agissant de la situation au Moyen-Orient, et notamment du conflit israélo-palestinien, où la paix reste difficile à atteindre car, selon lui, « ni la guerre ni la diplomatie n’ont apporté de réponse à cette tragédie historique », le Roi Abdullah II a encouragé les gens eux-mêmes, et non les politiciens, à se rallier et à inciter leurs dirigeants à résoudre ce problème. À quoi ressemblerait notre monde aujourd’hui si le conflit avait été réglé depuis longtemps? Alors que nous poursuivons nos efforts pour parvenir à la paix, nous ne devons pas abandonner les réfugiés, a insisté le dirigeant. Cette année, l’Assemblée générale votera le renouvellement du mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). La communauté internationale doit envoyer un message fort de soutien aux droits des réfugiés palestiniens, a-t-il plaidé. Le peuple palestinien ne peut se voir refuser le droit à l’autodétermination. Et la voie à suivre est la solution des deux États, conformément aux résolutions de l’ONU: un État palestinien souverain, viable et indépendant, dans le cadre des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant côte à côte avec Israël dans la paix, la sécurité et la prospérité. « Aujourd’hui, l’avenir de Jérusalem nous préoccupe vivement. » La ville est sacrée pour des milliards de musulmans, de chrétiens et de juifs dans le monde, a rappelé le souverain. La remise en cause du statu quo juridique et historique de Jérusalem déclenche des tensions mondiales et des conflits, a-t-il mis en garde, estimant que la Ville sainte ne doit pas être « le théâtre de la haine et de la division ». En tant que gardiens des lieux saints chrétiens et musulmans de Jérusalem, nous nous sommes engagés à protéger leur statu quo historique et juridique ainsi que leur sécurité et leur avenir, a-t-il ajouté. En tant que dirigeant musulman, a-t-il conclu, « permettez-moi de dire clairement que nous sommes engagés à défendre les droits, le précieux patrimoine et l’identité historique du peuple chrétien de notre région ».
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