Déclaration
Résumé
M. ALI BONGO ONDIMBA, Président du Gabon, a estimé que, face aux rivalités entre puissances et aux défis multiformes auxquels fait face le monde, il serait dangereusement naïf de continuer à miser sur les rapports de force ou les postures unilatérales. « L’interdépendance des enjeux globaux et l’interconnexion des économies nationales exigent de dialoguer, afin de répondre de manière appropriée, et surtout collective, aux menaces les plus graves qui se posent à la paix et à la sécurité internationales », a-t-il affirmé. À moins de huit ans de l’échéance de la mise en œuvre des objectifs de développement durable, il est également crucial de tenir compte de la menace que continue de faire peser la pandémie de COVID-19 sur nos économies, mais aussi celle, « tout aussi insidieuse », de l’inflation. Il nous faut donc agir, individuellement, mais aussi collectivement.
En outre, 50 ans après la Conférence de Stockholm, l’humanité est confrontée à une triple crise environnementale sans précédent: les changements climatiques, l’extinction de la biodiversité et la pollution, notamment par les plastiques. Avec 88% de couverture forestière et une déforestation bien inférieure à 0,1%, le Gabon est un pays « riche en arbres, faible en déforestation », a affirmé le Président. Depuis la COP15, qui s’est tenue en 2009 à Copenhague, le Gabon a absorbé plus d’un milliard de tonnes de dioxyde de carbone, au rythme de 100 millions de tonnes par an. En d’autres termes, a indiqué M. Bongo Ondimba, nous avons déjà atteint, voire dépassé, l’objectif de neutralité de carbone de l’Accord de Paris. « Nous comptons sur la création d’un marché de carbone à séquestration nette pour nous permettre de maintenir cette performance jusqu’en 2050 et au-delà », a-t-il également annoncé. M. Bongo Ondimba a également estimé que la prochaine Conférence des Nations Unies sur la biodiversité à Montréal serait un moment décisif pour l’humanité et a jugé essentiel que nous adoptions un cadre mondial ambitieux à cet égard: « Le temps est venu de passer des milliards aux trillions, en mobilisant 1% du PIB mondial en faveur de la Nature », a-t-il ajouté. Enfin, face à la pollution « dans nos villes, nos rivières et nos océans », nous devons sans tarder adopter un accord international contraignant sur la pollution plastique, a préconisé le Chef d’État.
La limitation de l’accès aux armes des groupes armés, toujours plus nombreux, sera au cœur des priorités du Gabon lors de sa présidence du Conseil de sécurité le mois prochain, a annoncé M. Bongo Ondimba. À cet égard, il a tenu à réitérer l’appel de son pays en faveur d’un partenariat solide pour assurer une plus grande sécurité dans le golfe de Guinée et son soutien résolu à la sanctuarisation des écoles et des lieux éducatifs, notamment lors des conflits armés.
Estimant que l’internationalisme est à un tournant, le Président a déclaré que le Conseil de sécurité devait être réformé pour mieux prendre en compte les aspirations de l’Afrique, « qui a suffisamment attendu et n’attendra pas plus longtemps ». Il a par ailleurs estimé qu’il était indispensable de mettre fin au recours aux sanctions et d’œuvrer à jeter des passerelles de coopération.
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