Déclaration
Résumé
M. XAVIER BETTEL, Premier Ministre du Luxembourg, a constaté le recul du multilatéralisme sur tous les fronts et une remise en cause des fondements du système international basé sur le respect de la règle de droit. Pour les démocraties, ce sont pourtant là les garanties de leur capacité à jouer un rôle au niveau international, voire même une condition de l’exercice de leur souveraineté, a noté le Ministre. Le Luxembourg prône un retour à la négociation et à l’engagement constructif dans le cadre de l’OMC « au risque de tous devenir perdants ».
Constatant aussi que certains défis ne peuvent que trouver une solution au niveau global, M. Bettel a cité le cas de la migration. À ses yeux, le Pacte sur les migrations, qui sera adopté à Marrakech en décembre, fournira un cadre pour appréhender ce phénomène mondial à la fois dans les États d’origine, de transit et de destination. Il devrait aussi conduire à une meilleure gestion des flux migratoires au niveau régional. Il a évoqué ce que cela impliquera pour l’Union européenne, qui devra mettre en place des politiques communes et des mécanismes de solidarité entre États pour l’accueil des réfugiés. Le Luxembourg a engagé des efforts en ce sens dès 2015.
Le Ministre a rappelé que le pacte mondial sur les migrations fixait ce qui est attendu des migrants en termes d’intégration. « On a souvent mis la question de l’intégration en rapport avec la montée du populisme en Europe », a noté M. Bettel. Or, a-t-il rétorqué, l’Union européenne a vu des pays importants se doter de gouvernements populistes bien avant la crise migratoire de 2015.
Sur la question du climat, le Ministre qui craint qu’au rythme actuel il ne sera pas possible d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Il a soutenu la proposition du Secrétaire général de convoquer un nouveau sommet sur le climat l’année prochaine pour retrouver l’élan de Paris. Il a fait état des mécanismes particuliers élaborés pour contrer le changement climatique, au plan international et national, en soulignant aussi la mobilisation du secteur privé. Il a regretté cependant que si les mécanismes existent, les moyens demeurent insuffisants.
Le Luxembourg, a-t-il poursuivi, a créé une bourse verte avec une capitalisation de 50 milliards d’euros. Il a expliqué la « timidité de la réponse du secteur financier » par la méconnaissance des opérateurs traditionnels des potentialités des marchés, mais aussi par les obligations de conformité imposées aux autorités de surveillance dans les pays développés. Face à la baisse de l’APD, il convient à son avis de trouver d’autres mécanismes pour pallier le manque de moyens, en particulier pour les pays les moins avancés. Pour sa part, le Luxembourg continuera de consacrer 1% de son revenu national brut à l’APD.
Le Ministre a ensuite insisté sur l’importance de la réforme engagée par le Secrétaire général, notamment pour renforcer l’efficacité des missions de maintien de la paix. Dans ce contexte, il a évoqué l’action menée par le Luxembourg au Mali avec une enveloppe de 61 millions d’euros pour 2015-2016, illustrant ainsi « ce qu’un pays comme le sien peut faire dès lors que des structures de coordination internationales et régionales sont mises en place ».
Dans sa conclusion, M. Bettel a dit que le Luxembourg regrette que les États-Unis aient dénoncé l’accord sur le nucléaire iranien « qui a fait l’objet d’une résolution du Conseil de sécurité et continue de lier la communauté internationale », de même que leur retrait du Conseil des droits de l’homme, « un Conseil qui peut être réformé sans remettre en cause son mandat et son mode de fonctionnement et qui reste un pilier du système onusien ».
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