Déclaration
Résumé
Comment peut-on, s’est demandé M. ABDEL FATTAH AL SISI, Président de l’Égypte, blâmer un Arabe qui doute de la crédibilité des Nations Unies et des valeurs qu’elles prétendent défendre alors que sa région est menacée par la désintégration et l’effondrement de l’État-nation, ouvrant la voie au terrorisme et au sectarisme? Comment peut-on, a poursuivi le Président, blâmer un Arabe qui s’étonne que le peuple palestinien soit privé de son droit légitime de vivre dans la paix et la dignité dans un État indépendant qui reflète son identité nationale, ses espoirs et ses aspirations? Comment peut-on, a-t-il encore demandé, minimiser les plaintes d’un Africain devant l’inefficacité de l’ordre mondial quand son continent souffre d’un ordre économique qui perpétue la pauvreté et les inégalités, alimente les crises sociales et politiques et n’offre aucune perspective de progrès et de développement?
Ces questions, le Chef de l’État a dit les poser en sa qualité de Président du Groupe des 77 et de la Chine « lequel représente la majorité de la population de la planète » et qui a donc un intérêt tout particulier à renforcer le rôle des Nations Unies. Le Président a résumé la vision de son pays en trois principes, le premier étant que l’on ne peut progresser dans l’édification d’un ordre international efficace si son principal élément constitutif, l’État-nation, risque la désintégration. La désintégration des nations, qu’elle soit provoquée par un conflit civil ou une régression vers des intérêts sectaires, mène aux phénomènes les plus dangereux de l’heure: conflits armés, traite des êtres humains, migration irrégulière, criminalité organisée, commerce illicite d’armes et de drogues.
La seule sortie des crises, en Syrie et au Yémen, a, par exemple, estimé le Président, c’est le rétablissement de l’État-nation et la protection de la souveraineté et des institutions publiques. L’Égypte, a prévenu le Président, rejette toute exploitation de ces crises pour laisser la voie à des interventions régionales ou créer un environnement propice au terrorisme, à l’extrémisme et au sectarisme. Le même principe s’applique à la Libye.
Le deuxième principe, a poursuivi le Président, c’est l’engagement de tous en faveur de solutions pacifiques et durables aux conflits, « raison d’être de l’ONU ». Le Président est donc revenu sur la cause palestinienne, « l’exemple parfait », selon lui, de l’échec du système international. À ce propos, il a souligné que les Arabes tendent toujours la main de la paix.
Le troisième principe, c’est l’engagement à réaliser le développement durable et à cet égard, le Président a estimé que la réforme de l’architecture économique et financière mondiale ne saurait plus tarder.
La préservation de l’État-nation, le règlement pacifique des différends et le renforcement de la coopération exigent, a conclu le Président, des partenariats véritables entre les Nations Unies et les organisations régionales. Il a d’ailleurs salué le succès du partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine, « un modèle de partage des fardeaux et d’optimisation des avantages comparatifs ». L’Égypte assumera la présidence de l’Union africaine en 2019, a rappelé le Président Al Sisi, qui a, une nouvelle fois, défendu son idée de créer un cadre international pour développer des politiques et renforcer la coopération contre le terrorisme et la propagande terroriste.
Ayant lancé au début de l’année, l’opération « Sinaï 2018 », l’Égypte peut dire aujourd’hui que le niveau de financement, de sophistication des armes et de la formation et des moyens de communication des groupes terroristes, sans oublier la facilité avec laquelle se déplacent les combattants terroristes étrangers, pointent vers la nécessité « inévitable » d’un système mondial. Enfin, le Président a jugé important de corriger les graves lacunes en matière de droits de l’homme, sans manquer de dénoncer ceux qui se livrent à des campagnes de diffamation médiatiques et à la politisation des mécanismes existants, tout en refusant de mettre tous les droits de l’homme sur un pied d’égalité dont les droits économiques, sociaux et culturels.
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