Déclaration
Résumé
M. WALID AL-MOUALEM, Vice-Premier Ministre de la République arabe syrienne, a dépeint un monde où s’affrontent deux genres de forces. D’un côté, il a décrit des forces qui veulent contrôler et dominer des nations et leurs richesses, rétablir un ordre mondial unipolaire en attisant le chaos et la guerre et qui violent le droit international et le droit international humanitaire. De l’autre côté se trouvent des forces œuvrant sans relâche pour créer un monde plus équilibré, plus sûr et plus juste, dans le respect de la souveraineté des États et des droits des peuples à exercer leur autodétermination et bâtir leur avenir, a-t-il assuré.
M. Al-Moualem a ensuite dénoncé des pays qui pensent pouvoir utiliser le terrorisme comme outil pour satisfaire leur cupidité et leur ordre du jour, qui ne servent les intérêts d’aucun peuple, encore moins les leurs. Aucun peuple, a-t-il déclaré, n’a autant souffert du terrorisme que le peuple syrien qui, depuis six ans, lutte contre les terroristes qui viennent du monde entier avec le soutien de parties de la région et d’ailleurs. Il a expliqué que le terrorisme et l’idéologie takfiriste qui le sous-tend allaient continuer de s’étendre comme une tumeur à travers le monde et hanter nos peuples si tous ne montrent pas leur intérêt à coopérer pour y faire face ensemble.
Depuis le début de la crise, le Gouvernement syrien n’a eu de cesse d’essayer de faire cesser le massacre en promouvant la réconciliation entre groupes locaux, comme en témoignent les nombreux décrets d’amnistie signés par le Président syrien, M. Bashar Al-Assad, a assuré M. Al-Moualem. Ces réconciliations ont permis le retour de dizaines de milliers de déplacés et de réfugiés, a-t-il ajouté, affirmant qu’à travers les processus d’Astana et de Genève, le Gouvernement syrien avait fait montre de son sérieux et de son engagement et s’était évertué à faire triompher la paix.
M. Al-Moualem s’est notamment félicité du fait que le processus d’Astana ait conduit à la création de zones de désescalade, et il a dit espérer que cet élan contribuerait à la cessation des hostilités, ce qui permettrait de séparer les groupes terroristes, tels que Daech et le Front el-Nosra, d’autres groupes qui, eux, se sont ralliés au processus d’Astana. Le Vice-Premier Ministre a néanmoins accusé la Turquie –un des trois garants du processus- de soutenir des groupes armés en Syrie en croyant que le terrorisme allait l’aider à mettre en œuvre son projet subversif en Syrie et dans d’autres pays de la région. Il a jugé la position turque contraire au « rôle positif et constructif » que jouent la Fédération de Russie et l’Iran et a précisé que les zones de désescalade étaient des arrangements temporaires qui ne devaient pas empiéter sur l’unité territoriale de la Syrie.
M. Al-Moualem a assuré que le Gouvernement syrien était également engagé dans le cadre du processus de Genève, tout en notant que ce dernier tardait à produire des fruits en l’absence d’une véritable opposition susceptible de s’affirmer comme partenaire de l’avenir du pays, et aussi du fait que des pays qui ont une influence sur l’autre partie en conflit continuent de bloquer tout progrès réel. Il est dommage que ces pays soient des Membres de l’ONU, y compris des membres permanents du Conseil de sécurité, a-t-il regretté. Le Vice-Premier Ministre a rappelé que toute solution en Syrie devait tenir compte du rejet du terrorisme, respecter l’unité territoriale du pays et de son peuple et rejeter toute interférence externe dans les décisions politiques relatives à l’avenir de la Syrie. « Les Syriens seuls ont le droit de prendre de telles décisions, que ce soit maintenant ou dans l’avenir », a-t-il martelé.
Le Vice-Premier Ministre a ensuite accusé Israël d’interférer dans la crise syrienne depuis son déclenchement. Ce pays qui apporte son soutien aux gangs terroristes takfiristes a également bombardé les positions de l’armée syrienne dans le but de servir des objectifs terroristes, a-t-il accusé. Il a ajouté que la crise actuelle ne détournerait pas son pays de son objectif de recouvrer la souveraineté sur le Golan syrien occupé depuis le 4 juin 1967.
M. Al-Moualem a également accusé les pays « soutenant la guerre en Syrie » de faire croire que le Gouvernement utilise des armes chimiques depuis le début de la crise, et ce, malgré les rapports contraires de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui avait assuré que la Syrie avait complètement démantelé son programme chimique. Sous le prétexte de lutter contre le terrorisme en Syrie, certains pays ont formé une coalition et organisé des conférences aux dénominations trompeuses telles que « Les amis du peuple syrien », a-t-il accusé. Pour lui, la coalition créée il y a trois ans par les États-Unis pour lutter contre le terrorisme a tué plus d’innocents syriens, notamment des enfants et des femmes, que de terroristes. De plus, elle a détruit des infrastructures cruciales que les Syriens ont mis des années à bâtir.
« Nous ne comprenons pas le silence de la communauté internationale face à ces crimes, malgré les appels du Gouvernement syrien envers le Conseil de sécurité afin qu’il assume ses responsabilités », a encore affirmé le Vice-Premier Ministre syrien, qui a invité le Conseil de sécurité à mettre en œuvre ses propres résolutions dans la lutte contre le terrorisme, notamment la 2253 (2015), afin d’empêcher la coalition de commettre davantage de crimes contre les Syriens.
M. Al-Moualem a répété qu’il ne serait pas possible de combattre le terrorisme sans coordination avec le Gouvernement syrien, ajoutant que « toute présence de troupes étrangères sur son sol sans son consentement s’apparentait à une forme d’occupation, une agression de fait et une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies ». Il a aussi décrié le « blocus économique suffocant » imposé à son pays, qu’il a jugé en flagrante violation du droit international et mené dans le but de détruire les moyens de subsistance des Syriens et augmenter leurs souffrances.
Affirmant que la coalition internationale n’avait pas fait de progrès contre Daech, M. Al-Moualem a opposé les progrès réalisés par l’armée syrienne avec ses alliés et amis, affirmant que le pays avançait vers l’expulsion du terrorisme. Il a cité les libérations d’Alep et de Palmyre, la levée du siège de Deïr el-Zor et l’élimination du terrorisme de nombreuses régions de la Syrie, y voyant la démonstration que la victoire est désormais possible. Le Vice-Premier Ministre a prédit que l’histoire retiendrait durant des générations les réalisations du peuple syrien, qui aura fait face avec fermeté à une campagne terroriste barbare.
M. Al-Moualem a par ailleurs estimé que le problème des réfugiés était l’une des conséquences du terrorisme. Le Gouvernement a fait du retour des déplacés chez eux une priorité, et il a, de ce fait, engagé la libération et la sécurisation des zones occupées par les terroristes, tout en œuvrant à l’amélioration des conditions de vie des Syriens, a-t-il ajouté.
Estimant enfin que l’ONU avait failli à faire respecter sa propre Charte et les principes du droit international, M. Al-Moualem a souhaité la réforme de l’Organisation, afin qu’elle soit en mesure de jouer son rôle, qui est la défense des droits légitimes contre la loi de la jungle que certains essayent de faire appliquer.
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