Déclaration
Résumé
Mme YLDIZ POLLACK-BEIGHLE, Ministre des affaires étrangères du Suriname, évoquant les catastrophes naturelles qui ont frappé ce mois-ci les Caraïbes et le Mexique, a appelé à examiner ces désastres sous un angle plus large. Outre l’assistance immédiate à apporter aux États victimes de ces catastrophes, la Ministre a appelé la communauté internationale à renforcer leur résilience, notamment par une « mobilisation agressive » des ressources, qui permettrait aux États en développement de mieux faire face aux changements climatiques.
« Les dernières semaines ont démontré que les forces de la nature frappent de manière aveugle », a analysé Mme Pollack-Beighle, estimant que chaque nation devait par conséquent contribuer proportionnellement à ses ressources nationales à la lutte contre les effets des changements climatiques. « Il est inacceptable que les pays des Caraïbes, dont le Suriname, soient considérés comme des pays à revenu intermédiaire sans possibilité d’obtenir des prêt concessionnels », a ainsi déclaré la Ministre, appelant à prendre en compte le concept de vulnérabilité dans la gestion des classements de pays.
« Il est ironique que le Suriname soit confronté à de telles menaces climatiques, alors que dans le même temps, notre pays apporte une contribution significative à la lutte contre les changements climatiques », a par ailleurs noté la Ministre en soulignant que son pays était couvert à 93% par des forêts, le taux le plus élevé au monde.
Par ailleurs, la Ministre a insisté sur la nécessité de respecter le principe de non-ingérence dans les relations internationales, notamment au Moyen-Orient, où l’interventionnisme extérieur conduit parfois à soutenir « des factions pouvant difficilement être qualifiées d’amélioration par rapport aux gouvernements précédemment évincés ». Elle a rappelé que le Suriname avait lui-même fait les frais, par le passé, de l’ingérence extérieure dans ses affaires intérieures, ce qui a, selon elle, contribué à la destruction des infrastructures et moyens de production du pays pour un montant total estimé à 300 millions de dollars. Sur la base de l’expérience de son pays, la Ministre s’est également opposée à tout interventionnisme dans la crise actuelle au Venezuela.
Mme Pollack-Beighle a en outre rappelé que son pays s’était engagé sur la voie de la paix et de la réconciliation depuis trois décennies, comme en témoigne l’extension en 2012 de la loi d’amnistie de 1992 à l’ensemble des violences politiques commises dans le pays entre 1980 et 1992. En dépit de ce contexte, la ministre s’est dite préoccupée par « les commentaires biaisés et sans fondement » publiés par le Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, qui n’a selon elle pas donné de droit de réponse à son Gouvernement.
Sur le plan économique, Mme Pollack-Beighle a déclaré que son pays avait été durement affecté par la récente chute des prix du gaz naturel et du pétrole. « Nous estimons que notre économie a connu une contraction gravissime de plus de 10% en 2016, qui a rendu nécessaire des ajustements de politique fiscale et monétaire sans précédents », a-t-elle expliqué. Grâce notamment aux réformes introduites, la Ministre a cependant précisé que le taux de change avait été stabilisé et que le taux d’inflation était désormais inférieur à 1%.
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