Déclaration
Résumé
M. IBRAHIM AHMED ABDELAZIZ GHANDOUR, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a déclaré que son pays voulait jouer un rôle de premier plan dans la réforme annoncée des Nations Unies et a appelé à accéder aux demandes de l’Afrique pour une réforme du Conseil de sécurité.
M. Ghandour a ensuite mis en évidence la progression de son pays sur le plan de la paix et de la sécurité, grâce à la mise en place d’un Gouvernement d’entente nationale auxquel participent également d’anciens groupes armés. Le Soudan a tourné la page des conflits et s’est engagé dans une ère de paix et de stabilité, a-t-il assuré, en espérant bénéficier de l’appui du Fonds pour la consolidation de la paix et de la Banque mondiale pour mettre en œuvre la politique de son gouvernement en faveur de la paix. « C’est à cette condition que l’on pourra exhorter les groupes armés à se rallier à notre cause », a-t-il estimé.
Au Darfour, le cessez-le-feu est prolongé jusqu’en octobre même si les groupes rebelles continuent leur tentative de déstabilisation, a poursuivi le Ministre, qui a dénoncé la venue de mercenaires en provenance de Libye et du Soudan du Sud et a demandé à la communauté internationale de lutter contre ce phénomène. M. Ghandour a appelé à revoir les sanctions prises contre son pays, expliquant que les experts des Nations Unies étaient revenus au Darfour et qu’ils l’avaient déclaré « zone à nouveau sûre » en félicitant son gouvernement pour sa collaboration.
M. Ghandour a ensuite critiqué la Cour pénale internationale, jugeant qu’elle est un obstacle à la mise en œuvre des principes de la justice internationale car « elle manipule le droit à des fins politiques et contre les peuples africains ». Il a ajouté que cette institution ternissait la réputation des Nations Unies et a appelé « tous ceux épris de justice » à lui emboîter le pas pour continuer à s’y opposer.
Soulignant la position géographique importante du Soudan, proche du Moyen-Orient, le Ministre a mis en valeur le rôle joué par son pays dans la stabilité régionale grâce notamment à la lutte contre le trafic d’êtres humains et de stupéfiants.
M. Ghandour a fait observer que son pays accueillait actuellement trois millions de réfugiés, dont la moitié en dehors des camps, ajoutant que cette situation mettait à rude épreuve les citoyens soudanais qui n’ont pas eux-mêmes accès aux services de base. Rappelant que le Haut-commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, s’était rendu en août au Soudan et avait salué le rôle de ce pays dans l’accueil des réfugiés, le Ministre a demandé le soutien de la communauté internationale pour que son pays puisse continuer à assurer ses responsabilités vis-à-vis de ces derniers. Le Soudan fait face à une arrivée quotidienne de réfugiés, particulièrement en provenance du Soudan du Sud, avec des pointes qui s’élèvent parfois à 2 000 personnes par jour, a-t-il ajouté.
Concernant le Soudan du Sud, le Ministre s’est dit pleinement favorable aux initiatives de l’Autorité intergouvernementale pour le développement et de l’Union africaine pour apporter la paix et la stabilité dans ce pays. Il s’est dit déterminé à mettre en œuvre l’accord de coopération avec le Soudan du Sud, « pour l’avenir radieux de nos deux peuples amis ». Il a ensuite réitéré la demande de son pays de bénéficier d’une remise de dette de la part des créanciers internationaux, soulignant les nombreux effets néfastes de cet endettement qui créent un obstacle pour parvenir au développement durable.
Sur le plan environnemental, le Ministre a rappelé les efforts de son pays à fournir une eau propre et a partagé une initiative de coopération avec d’autres pays du bassin du Nil: « Nous allons accueillir un sommet africain sur la préservation de l’environnement de Dakar à Djibouti, car il est important de veiller à l’équilibre écologique des déserts africains », a-t-il annoncé. Il a ajouté que l’Afrique serait une des principales victimes des changements climatiques si on n’agit pas maintenant.
Enfin, au plan de la sécurité régionale, le Ministre a appelé à poursuivre les efforts avec la Force conjointe du G5 Sahel et l’initiative des pays du bassin du lac Tchad. Il a également demandé que l’Union africaine et les Nations Unies établissent un partenariat stratégique.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.