Déclaration
Résumé
M. ALPHA CONDÉ, Président de la République de Guinée et Président en exercice de l’Union africaine, a insisté sur l’importance pour l’Afrique du thème de la soixante-douzième Assemblée générale des Nations Unies « Priorité à l’être humain: paix et vie décente pour tous sur une planète préservée ».
« Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique est décidée à prendre son destin en main avec la ferme détermination d’être l’acteur principal de son développement », a-t-il déclaré. Le représentant guinéen a appelé à plus de pragmatisme dans la gestion des défis du continent « car il n’y a plus de destin isolé dans ce monde ».
Il a également appelé au respect des engagements inscrits dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 sur le plan international et l’Agenda 2063 sur le plan régional.
« Le retard de l’Afrique n’est pas une fatalité », a-t-il assuré. Pour le Chef de l’État guinéen, l’industrialisation et la transformation structurelle auxquelles l’Afrique aspire sont tributaires de l’accès du continent à l’énergie mais surtout de son intégration économique régionale, à travers la mise en œuvre efficace de la Zone de libre-échange continentale, prélude au marché commun africain.
M. Condé a fait état de la volonté de l’Union africaine de parler d’une seule voix pour trouver des solutions pérennes à ses problèmes, citant en exemple la décision du Rwanda visant à prélever 0,2% sur les importations éligibles en vue du financement de l’Union africaine. Il a également insisté sur le rôle de la jeunesse africaine, qui représente 70% de la population du continent, thème de l’année 2017 de l’Union africaine.
Soulignant le rôle du continent dans la gestion de ses foyers de tension par la promotion du dialogue et de solutions africaines, il a exhorté la communauté internationale à inscrire son action dans ce credo en Libye, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo (RDC) ou encore au Burundi.
Le Président guinéen a insisté sur l’importance d’une approche régionale dans la gestion des conflits sur le continent ainsi que d’un partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine. Il a insisté sur l’importance la résolution 2359 (2017) relative au déploiement de la Force conjointe du G5 Sahel comme un jalon important vers la concrétisation du partenariat que le continent ambitionne sur les questions de paix et de sécurité.
Sur le volet financier, le représentant guinéen a renouvelé son appel à une mobilisation efficace des ressources indispensables à l’opérationnalisation de cette force, affirmant que l’Union africaine ne ménagerait aucun effort pour faire face à sa responsabilité de contribuer à hauteur de 25% du financement des opérations de maintien de la paix en Afrique mandatées par le Conseil de sécurité.
Il a appelé à un changement dans l’architecture institutionnelle internationale, notamment au sein du Conseil de sécurité. « Comment comprendre que l’Afrique, qui constitue la troisième puissance démographique du monde, ne soit pas représentée à un niveau approprié au sein du Conseil de sécurité alors que 70% des questions qui y sont débattues concernent l’Afrique », a déclaré M. Condé.
Il a réitéré la pertinence de la position africaine telle que contenue dans le consensus d’Ezulwini de l’Union africaine en 2005, et a exigé l’élargissement du Conseil de sécurité dans les deux catégories de membres, permanents et non permanents, et l’attribution de deux sièges permanents et de cinq sièges non permanents à l’Afrique, choisis par l’Union africaine.
« À défaut de l’abolition du veto, les nouveaux membres permanents du Conseil de sécurité devront avoir les mêmes prérogatives et privilèges que les membres actuels », a estimé M. Condé. « Les femmes et les jeunes Africains sont déterminés à écrire une nouvelle page de l’histoire de l’humanité », a-t-il dit, ajoutant: donnons-leur cette occasion ou ils la saisiront eux-mêmes.
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