Déclaration
Résumé
M. YOWERI KATUGA MUSEVENI, Président de l’Ouganda, a déclaré que son pays approuve le projet de réforme du Conseil de sécurité présenté par le Président de la Jamahiriya arabe libyenne et le principe d’un siège permanent pour l’Afrique. Il a déclaré que son pays, comme de nombreux autres États d’Afrique, devait faire face à un double défi, à savoir, transformer son économie du stade préindustriel en celui d’économie moderne et, en même temps, affronter des problèmes causés par d’autres, comme l’actuelle crise économique et financière et la détérioration de l’environnement.
M. Museveni s’est demandé pourquoi, contrairement aux pays d’Asie, l’Afrique avait mis tant de temps pour sortir du « désert du sous-développement ». « Avons-nous délaissé des choses que nous aurions dû faire et fait des choses que nous n’aurions pas dû faire? Est-ce que la vérité n’était pas en nous? », s’est-il demandé, citant la Bible, avant de se réjouir que, depuis 15 ou 20 ans, les Africains aient trouvé la boussole du développement et que la « vérité commence à être vue en nous ».
Le Président a ensuite rappelé que la croissance moyenne de son pays avait atteint 6,3% par an pendant 23 ans, et a été l’an passé de 7%, malgré la crise économique et financière, et sera encore plus élevée cette année. Il a expliqué que ces résultats ont été obtenus malgré la faiblesse de trois types d’infrastructures stratégiques: l’électricité, les routes et le chemin de fer. Les retards dans ces domaines étaient dus, a-t-il expliqué, à une dépendance envers des financements étrangers qu’il a qualifiés de « frivoles et erratiques ».
En revanche, a ajouté M. Museveni, l’Ouganda est parvenu à la paix, à la stabilité macroéconomique et à une certaine forme de santé pour tous. Il a mis l’accent sur l’éducation, l’intégration économique régionale, la démocratisation, l’accès aux marchés et la recherche scientifique. De ce fait, les revenus de l’impôt qui étaient faibles à l’origine ont augmenté, et l’Ouganda est désormais en mesure de financer par lui-même ses routes, son électrification et ses voies ferrées, a affirmé le Président. « Ce sont les Ougandais et les autres Africains de notre région qui ont longtemps été des sous-consommateurs, qui ont permis à notre économie de rester à flot malgré la récession mondiale » du fait de leur pouvoir d’achat accru, a-t-il affirmé. Certes, a-t-il ajouté, nous accueillons volontiers les investissements étrangers, mais nous ne voulons pas être dépendants de ces derniers pour nos infrastructures vitales.
Le Président a toutefois reconnu que la résistance de son pays face à la crise aurait été encore meilleure s’il avait disposé des infrastructures en question. Leur insuffisance en Afrique représente un goulet d’étranglement, a-t-il ajouté, avant d’en citer deux autres: l’exportation des matières premières plutôt que la transformation sur place, et le maintien d’une agriculture trop traditionnelle. Estimant que l’Afrique disposait d’un grand potentiel, il a toutefois conclu en se demandant si l’abondance dont jouissent certains pays développés serait durable si le monde entier rejoignait leur mode de vie, ou si un tel mode de vie n’était possible que parce qu’il était réservé à une petite minorité.
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