Déclaration
Résumé
M. FRANCO FRATTINI, Ministre des affaires étrangères de l’Italie, a affirmé que son pays avait une longue tradition de médiation dans son approche des affaires internationales. Depuis des décennies, l’Italie insiste sur la nécessité de bâtir un pont entre les rives nord de la Méditerranée et les espoirs de ses voisins du sud, des populations qui sont proches d’un point de vue géographique mais drastiquement lointains en termes de droits des citoyens, a-t-il dit. L’approche privilégiée par les Européens et les autres nations occidentales, y compris les États-Unis, fut de forger des partenariats avec des régimes non démocratiques et d’accorder la priorité à la sécurité, à la coopération antiterroriste et aux politiques migratoires, a-t-il expliqué.
À cet égard, le « printemps arabe » a été un réveil salutaire, a souligné M. Frattini, qui nous a rappelé qu’aucun dirigeant politique ne peut maintenir son pouvoir aux dépens de son peuple. « Notre première réaction aux soulèvements a été cohérente avec nos valeurs », a-t-il assuré, mais cela n’a pas été suffisant en Libye où le régime a fait le serment de massacrer ses citoyens. La seule façon d’empêcher ce massacre a été pour la communauté internationale d’invoquer le principe de la responsabilité de protéger, a-t-il expliqué, et nous sommes passés d’une culture d’impunité souveraine à celle de la souveraineté responsable. Le cas de la Libye peut être un cas pilote pour un rôle plus fort des Nations Unies, a poursuivi le Ministre, plaidant pour que ces dernières président les mécanismes de coordination internationale en Libye, avec le soutien des organisations régionales pertinentes comme la Ligue des États arabes, l’Union africaine et l’Union européenne. Il nous faut prévenir les ressentiments et l’extrémisme, a-t-il averti, et construire de nouveaux partenariats respectueux car si le Printemps arabe ne produit pas de résultats rapidement, nous le paierons tous au prix fort.
De même, la médiation n’a jamais été aussi importante pour mettre fin à la stagnation de la situation entre les Israéliens et les Palestiniens, a estimé M. Frattini. Au sein de l’Union européenne, qui doit parler d’une seule voix, l’Italie est prête à exercer un leadership et à définir une vision politique pour relancer le processus de paix. Par ailleurs, il a souligné le rôle important du contingent italien au sein de la FINUL (Force d’intervention des Nations Unies au Liban) et la contribution de son pays à la paix, à la sécurité et au développement de la corne de l’Afrique. En Somalie, le soutien international doit passer à la vitesse supérieure, a-t-il néanmoins reconnu, afin de fournir les services de base à une population affamée et renforcer la réconciliation politique. Il a plaidé pour une place renforcée accordée au sein des Nations Unies à la médiation, à la prévention des conflits, au règlement des différends et aux efforts de consolidation de la paix. Une réforme du Conseil de sécurité, inspirée des principes centraux des Nations Unies, à savoir la démocratie, la responsabilité, le consensus et la flexibilité, est aussi nécessaire. Enfin, le Ministre a assuré que l’Italie entendait placer les droits de l’homme et l’environnement au cœur de la société, afin de bâtir et de consolider un humanisme moderne. Il ne peut y avoir de meilleure défense contre la haine et l’intolérance criminelle qui ont touché cette ville et ce pays il y a 10 ans, a-t-il déclaré.
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