Déclaration
Résumé
Mme AURELIA FRICK, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, a affirmé que depuis son arrivée à New York, il y a deux jours, elle s’était sentie encouragée par les multiples appels à la coopération internationale et les engagements renouvelés au multilatéralisme. Elle a précisé que pour le Liechtenstein, les Nations Unies ont toujours symbolisé le multilatéralisme. La Ministre a déclaré que sa délégation avait quitté le sommet sur les changements climatiques du 22 septembre, convaincue qu’une percée est possible pour parvenir à un accord à Copenhague à la fin de l’année. Elle a salué le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, pour cette excellente initiative. Elle a affirmé que les délégations qui y ont participé se rendront à Copenhague en tenant compte des voix exprimées par ceux qui sont exposés à de sérieux risques. « Il ne faut plus de compromis », a-t-elle dit.
Mme Frick a ensuite souligné que la crise économique et financière a freiné les progrès réalisés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Tout en reconnaissant que lors de rencontres comme celles du G-8 ou du G-20, il est possible de trouver des solutions dans l’intérêt de tous, la Ministre a estimé que l’on ne peut ignorer le fossé qui existe entre ceux qui prennent des décisions et le reste des États. Des solutions efficaces exigent l’appui de ceux qui doivent les appliquer, a-t-elle rappelé. Les règles établies, a-t-elle ajouté, doivent cependant tenir compte des intérêts de tous. À cet égard, elle a rappelé que la notion d’égalité souveraine est l’un des principes fondamentaux énoncés par la Charte des Nations Unies. Et c’est même le pilier principal d’un véritable multilatéralisme. « Notre objectif vise à avoir un engagement positif et à établir une coopération productive afin de prendre des décisions de qualité », a-t-elle précisé.
La Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein a poursuivi en affirmant que les pères fondateurs de la Charte de l’ONU avaient compris que l’inclusion de tous les États était indispensable au succès du multilatéralisme. Elle a cependant noté que l’ONU s’est parfois éloignée des principes d’inclusion, de transparence et de légitimité. « Le Conseil de sécurité a pour mandat d’exercer ses décisions au nom de l’ensemble des États Membres », a-t-elle souligné. Or, a-t-elle estimé, souvent le Conseil ne montre pas d’intérêt à inclure dans ses décisions ceux qui jouent un rôle dans la mise en œuvre de ses décisions. « Avec les autres membres du « Groupe des cinq », nous continuons à travailler à l’inclusion et à la transparence des travaux du Conseil », a-t-elle précisé. Elle a également affirmé que le Groupe travaillait à des améliorations du régime des sanctions du Conseil.
Mme Frick a souligné que la composition actuelle du Conseil de sécurité est dépassée. « C’est le seul point sur lequel nous nous accordons après plusieurs années de discussions sur l’élargissement du Conseil de sécurité », a-t-elle ajouté. Elle a estimé qu’il n’y avait que deux solutions pour l’élargissement: soit attendre qu’une crise institutionnelle frappe le Conseil et que celui-ci évolue alors par l’intermédiaire d’une forte pression publique; soit il faut œuvrer pour une solution de compromis institutionnellement durable. Mme Frick a opté pour cette seconde solution qui est, selon elle, «dans l’intérêt de l’Organisation ». Abordant la question de la justice pénale internationale, elle a souligné qu’au cours des deux dernières décennies, ce domaine est celui où le multilatéralisme a mieux réussi. À cet égard, elle a fait référence à la création de la Cour pénale internationale, une institution qui était du domaine du rêve il n’y a pas si longtemps. Durant ses premières années de fonctionnement, a souligné Mme Frick, « la Cour a enregistré des succès remarquables même si elle a été l’objet de discussions politiques controversées ». Cela n’est guère étonnant, a-elle dit, dans la mesure où la justice peut être un exercice difficile, en particulier dans le cas des situations de conflit en cours. La Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein a affirmé que la paix, le développement et la justice allaient de pair. Il incombe en premier lieu aux États d’entreprendre les efforts nécessaires dans ces domaines. « La Cour pénale internationale ne sera pas en mesure de juger tous les auteurs des crimes les plus graves », a-t-elle noté, mais la Cour est le signe qu’« il faut rendre des comptes quand les crimes sont commis et que l’impunité n’est plus une option ». En outre, la Conférence des États parties de la CPI de 2010 sera l’occasion d’ajouter le crime d’agression à la liste des crimes relevant de la compétence de la Cour. Mme Frick a émis l’espoir que cette opportunité historique sera saisie.
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