Déclaration
Résumé
M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine, a affirmé que son pays demeurait attaché aux accords conclus avec Israël depuis 1993, mais que l’État hébreu devrait en faire de même et agir rapidement pour répondre aux questions relatives au statut final. « Il doit cesser toutes les activités de peuplement et les agressions contre nos villes, villages et camps de réfugiés. Il doit mettre fin à ses politiques de punition collective et de démolition des foyers palestiniens. Il doit cesser ses exécutions extrajudiciaires et mettre fin aux arrestations de notre peuple, et remettre en liberté des milliers de prisonniers. Il doit cesser ses provocations et agressions aux abords de la mosquée Al-Aqsa », a-t-il déclaré. Comment un pays responsable de tels actes peut-il rechercher la paix? s’est demandé M. Abbas. Il a assuré que jamais l’Autorité palestinienne n’accepterait la situation actuelle, en expliquant qu’elle continuerait de plaider auprès du Conseil de sécurité pour la mise aux voix d’une résolution sur les colonies de peuplement et la « terreur répandue par les colons », en consultation avec les pays arabes et autres. Le Président Abbas a espéré qu’aucun membre n’exercerait son droit de veto.
Il a ensuite accusé Israël de continuer à fuir la perspective d’une conférence internationale pour la paix, une proposition de la France qui avait reçu l’assentiment d’une majorité d’États Membres. M. Abbas a souhaité qu’une telle conférence débouche sur l’établissement d’un mécanisme et d’un calendrier destinés à arrêter la fin de l’occupation, conformément aux résolutions pertinentes, au principe de « la terre contre la paix » et de l’Initiative de paix arabe. Il a demandé la tenue d’une telle conférence avant la fin de l’année.
Le dirigeant palestinien s’est ensuite offusqué des critiques faites par le Premier Ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, lors du Sommet de la Ligue des États arabes à Nouakchott en juillet 2016, sous prétexte que sa délégation y avait fait référence à la Déclaration Balfour. Il a estimé qu’il était temps pour Israël de reconnaître l’existence de l’État de Palestine et mettre fin à l’occupation de son territoire. « Il n’y a pas de conflit entre nous et la religion et le peuple juif. Notre conflit porte sur l’occupation de nos terres par les Israéliens. Nous respectons la religion juive et condamnons la catastrophe qui s’est abattue sur le peuple juif en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, que nous considérons comme l’un des crimes les plus haineux perpétrés contre l’humanité », a ajouté M. Abbas. La réalisation de la réconciliation historique entre les peuples palestinien et israélien exige qu’Israël reconnaisse sa responsabilité dans la Nakba, a-t-il précisé. « Cela ouvrirait une nouvelle ère dans notre coexistence et permettrait de dresser des passerelles entre nous plutôt que des murs », a-t-il lancé, en regrettant cependant qu’Israël choisirait dans l’Initiative de paix arabe uniquement « ce qui lui convient ».
Après avoir demandé au Royaume-Uni de présenter ses excuses pour les conséquences de la Déclaration Balfour, 100 ans après sa publication, le Président de l’Autorité palestinienne a rappelé qu’il n’existait aucun moyen de défaire le terrorisme et l’extrémisme dans le monde tant que la sécurité et la stabilité ne seront pas rétablies au Moyen-Orient et que l’occupation israélienne de la Palestine n’aura pas pris fin. Il a assuré que, de son côté, l’Autorité palestinienne s’efforce de poursuivre la réconciliation entre les différentes factions palestiniennes en vue de former un gouvernement d’unité nationale et de tenir des élections présidentielle et législatives. Mais, a-t-il dit, il subsiste une question: existe-t-il en Israël un leadership qui désire faire la paix et renoncer à cette « mentalité hégémonique et expansionniste » aujourd’hui à l’œuvre? Avant de conclure, M. Abbas a appelé l’Assemblée générale à proclamer 2017 « Année internationale pour mettre fin à l’occupation israélienne », alors que le mois de juin prochain marquera les 50 ans de cette occupation. Il a également appelé les États Membres à permettre à la Palestine de présenter et de se porter coauteur de résolutions visant à soutenir les efforts pour renforcer le statut juridique et politique de la Palestine, notamment en lui reconnaissant la possibilité de présider des comités et groupes internationaux.
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