Déclaration
Résumé
Mme MICHELLE BACHELET JERIA, Présidente du Chili, s’est attachée au « malaise citoyen » qu’elle a décrit comme l’expression d’une désillusion devant des institutions politiques qui ne semblent pas capables de les représenter et face à des promesses de développement qui semblent encore très lointaines et alors que la croissance économique mondiale ralentit et que les dynamiques à long terme qui ont causé la crise d’il y a quelques années n’ont pas été changées mais seulement superficiellement retouchées.
Face à ce « schisme croissant entre les représentants et les représentés », le temps n’est pas venu de prendre la voie facile mais destructrice à terme du populisme, a averti Mme Bachelet, qui a appelé à une action « inspirée par l’éthique et par un pragmatisme civique ».
Pour la Présidente du Chili, les objectifs de développement durable adoptés l’an dernier témoignent de la conscience que la communauté internationale a de la nécessité de changements à grande échelle et de mesures concrètes à prendre. Face à l’inertie et aux intérêts, elle a appelé à la volonté politique, au plan international comme national et a insisté: c’est maintenant qu’il faut agir. « Chez nous, les citoyens attendent de nous que nous transmettions leurs demandes et que nous revenions avec des décisions et de la détermination », a-t-elle ajouté.
Mme Bachelet a ensuite présenté la position de son pays, « État de taille moyenne pas encore pleinement développé » qui connaît une modernisation rapide et se situe « à la frontière des défis de la modernité, avec les tensions inhérentes à la démocratie et la croissance économique ». Disant « parler d’expérience », elle a assuré être consciente des difficultés du changement, avant d’expliquer comment le Chili plaidait en faveur d’une « convergence dans la diversité en Amérique latine, malgré les « différences importantes » qui existent sur le continent.
Mme Bachelet a notamment mentionné l’intégration en cours dans le cadre de l’Alliance pacifique avec la Colombie, le Mexique et le Pérou, ainsi que du MERCOSUR et de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) avant de rappeler les principes qui gouvernent aujourd’hui la nation chilienne: aspiration à la paix, démocratie et respect des droits de l'homme, respect du droit international et des traités, souveraineté et engagement en faveur de la coopération. Elle a salué à cette occasion la perspective de paix offerte par la Colombie comme « une des meilleures nouvelles de cette année ».
La Présidente a également rappelé l’engagement du Chili en faveur du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et des objectifs de développement durable et son soutien à l’Accord de Paris sur le climat, « le plus ambitieux de l’histoire des négociations sur les changements climatiques », et son parrainage de l’initiative « Because the Ocean » également soutenue par la France et Monaco. Elle a précisé à cet égard que le Chili avait décidé d’agir en créant la réserve marine de Nazca-Desenturadas, la plus importante d’Amérique latine.
Enfin, Mme Bachelet s’est déclarée en faveur d’une gestion plus efficace et ouverte des Nations Unies, y compris dans le cadre du processus de sélection du prochain –ou de la prochaine- secrétaire général(e). Elle a également souhaité davantage de multilatéralisme, de coopération et de dialogue au sein de l’organisation, qui reste un « forum irremplaçable pour les débats et l’adoption d’accord » et s’est prononcée pour une réforme du Conseil de sécurité qui permette de refléter les nouvelles réalités du monde.
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