Déclaration
Résumé
M. JUAN MANUEL SANTOS CALDERÓN, Président de la Colombie, a annoncé une « nouvelle historique ». « Parmi la vingtaine de conflits armés qui ont lieu sur la planète, il y en a un, celui de mon pays, la Colombie, qui est sur la voie d’un véritable règlement », a-t-il dit en se réjouissant de la perspective de voir s’achever le conflit armé le plus ancien de l’hémisphère ouest. Citant le pape François, lors de son intervention il y a quelques jours devant le Congrès des États-Unis, il a souligné que le règlement d’un tel conflit exigeait du courage et beaucoup d’audace, tout en acceptant les responsabilités. C’est justement ce qui a caractérisé le processus suivi en Colombie et qui porte aujourd’hui des fruits, a-t-il fait remarquer. Après plus de 50 années de conflit, nous sommes déterminés à y mettre fin, a-t-il dit en soulignant que la paix était avant tout un processus de transformation culturelle collective qui commence par un changement d’état d’esprit individuel.
Se disant plus optimiste que jamais, le Président de la Colombie a présenté l’accord conclu il y a quelques jours à La Havane, à l’issue de près de trois ans de négociations. Il prévoit un système de justice transitionnelle pour garantir qu’aucun des délits les plus graves commis à l’occasion du conflit ne restent impunis. Cet accord, qui respecte les principes de droit international et la Constitution colombienne, prend en compte pour la première fois le droit des victimes à la justice, a-t-il dit. C’est la première fois également dans l’histoire des conflits du monde qu’un gouvernement et un groupe armé illicite créent, aux termes d’un accord de paix, un système de justice devant un tribunal national pour les crimes internationaux et les graves délits. Il s’agit d’un précédent qui pourra servir de modèle pour d’autres conflits armés dans le monde, a-t-il espéré.
Une nouvelle meilleure encore, a-t-il poursuivi, c’est la date limite que la Colombie a fixée pour la signature de l’accord final, à savoir le 23 mars 2016. Les FARC devront commencer à déposer les armes au plus tard 60 jours après cet accord final. Aux yeux du Président Santos, ce processus de négociation avec les FARC jette une lueur d’espoir sur le monde assombri par la guerre, la violence et le terrorisme. Il a rendu hommage aux 48 millions de Colombiens et à la communauté internationale pour leur volonté de soutenir cette étape.
Le Président a fait valoir que son pays avait une des plus grandes biodiversités de la planète par rapport à sa taille, mais il était en même temps un des plus vulnérables aux effets des changements climatiques. Il a, dès lors, insisté sur la dimension environnement des ODD et a appuyé la conclusion d’un accord sur cette question à Paris à la fin de l’année. M. Santos Calderón a aussi parlé de la stratégie intégrale de son pays pour régler le problème de la culture de drogues illicites et assuré se préparer à la session spéciale des Nations Unies, prévue l’an prochain, qui sera consacrée à cette question. Il a plaidé en faveur d’une nouvelle stratégie mondiale dans ce domaine, en demandant qu’elle soit plus intelligente et plus humaine, avant de mentionner le plan intégral de substitution des cultures adopté en Colombie. La guérilla, a-t-il espéré, devrait se convertir en allié dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Enfin, il a souligné combien la paix obtenue en Colombie serait un facteur de réussite dans la mise en œuvre des ODD dans son pays.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.