Déclaration
Résumé
M. BAN KI-MOON, Secrétaire général de l’ONU, a rappelé en ouvrant le débat général les 17 objectifs « inspirants » de développement durable en insistant sur le but visé: mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030 et garantir la paix et la dignité à chacun. Ce qui suppose, a-t-il souligné, de traduire dans les faits les engagements sur le papier.
La dynamique enclenchée peut servir à conclure un accord robuste sur les changements climatiques en décembre à Paris, a-t-il espéré, mais les objectifs nationaux présentés à ce stade par les États Membres ne suffiront pas, prévient-il: ne pas revoir ces ambitions à la hausse risque de conduire au dépassement du seuil de deux degrés de réchauffement admissibles selon les scientifiques.
Pour atteindre les objectifs, soyons créatifs, faisons tomber les murs! a exhorté le Secrétaire général en demandant aux pays développés de se conformer à leurs engagements financiers qui devront atteindre 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour abonder le Fonds vert pour le climat.
Le monde continue de perdre des milliards en dépenses militaires, pourquoi est-il plus facile de trouver l’argent pour détruire les peuples et la planète que pour assurer leur protection?
Aujourd’hui, a rappelé le Secrétaire général, des centaines de millions d’êtres humains nécessitent une assistance humanitaire, au moins 60 millions ont été contraints de fuir leur foyer ou leur pays. Les Nations Unies ont demandé six fois plus qu’il y a 10 ans.
Mais le système humanitaire est ruiné. Nous n’avons pas reçu assez d’argent pour sauver assez de vies, constate M. Ban, citant la moitié des besoins couverts pour l’Iraq, le Soudan du Sud et le Yémen, et le tiers pour la Syrie. En Ukraine, la réponse apportée atteint 39% des besoins estimés.
Les peuples ont besoin d’une aide d’urgence mais aussi de solutions durables, a poursuivi le Secrétaire général alors que partout, sur tous les continents et comme jamais par le passé ils se jettent sur la route. L’Europe notamment doit faire davantage, elle qui a bénéficié après la Seconde Guerre mondiale de l’assistance du reste du monde. M. Ban a annoncé la convocation d’une réunion de haut niveau le 30 septembre afin de promouvoir une approche globale de la crise des réfugiés et des migrations: nous devons en finir avec les trafiquants et alléger le fardeau des pays de destination, a-t-il estimé.
Mais surtout, il faut réfléchir aux racines des conflits qui causent ces déplacements. Ainsi, la paralysie du Conseil de sécurité au cours des quatre dernières années a fait que la crise syrienne a échappé à tout contrôle. Mais il ne suffit pas de s’en remettre à la seule Syrie pour trouver une solution, prévient le Secrétaire général, pour qui cinq pays sont appelés à jouer un rôle clef: la Fédération de Russie, les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Iran et la Turquie. Mais tant qu’ils ne sont pas prêts au compromis entre eux il serait vain d’attendre un changement sur le terrain.
En attendant, les souffrances auxquelles sont exposées les populations syriennes innocentes devront conduire à traduire devant la Cour pénale internationale les responsables de ces crimes atroces.
Au Yémen, 80% de la population soit 21 millions de personnes, réclament une assistance humanitaire alors que toutes les parties font preuve de la même indifférence pour la vie humaine. La plupart des victimes sont causées par les frappées aériennes or, juge M. Ban, il n’y a pas de solution militaire à ce conflit.
Il a également mis en garde contre la dérive du processus de paix au Moyen-Orient, tandis que les groupes Deach, Boko Haram et les rebelles Al-Chabab constituent toujours une menace majeure en particulier pour les femmes et les filles, systématiquement ciblées.
Le Secrétaire général a annoncé à cet égard qu’il présenterait au tout début de l’année prochaine un plan global d’action pour contrer la menace des extrémismes violents.
M. Ban a aussi jugé qu’il était temps de renouer le dialogue pour apaiser la tension persistante au sein de la péninsule coréenne.
Les atteintes à la démocratie constituent par ailleurs une autre forme de menace dans de nombreux points du globe quand les dirigeants cherchent à rester au pouvoir au-delà des limites de leur mandat, a-t-il souligné.
Prises ensembles, ces crises nous font atteindre les limites des outils vitaux dont nous disposons pour la résolution des conflits et les réponses que nous pouvons apporter, relève le Secrétaire général qui réclame un engagement renouvelé en faveur de la prévention, des partenariats régionaux et un soutien déterminé à la consolidation de la paix.
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