Déclaration
Résumé
M. ELMAR MAHARRAM OGLU MAMMADYAROV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, s’est tout d’abord enorgueilli du fait que l’économie de son pays représente 80% de l’économie du Sud-Caucase, situation qu’il a attribuée à une utilisation « prudente » des ressources disponibles et à la transition rapide effectuée vers une économie de marché dotée d’une composante sociale. Il s’est aussi félicité du fait que le taux de pauvreté dans son pays était passé de 49% en 2004 à 5,3% en 2014. Le Ministre a fait savoir que l’Azerbaïdjan compte désormais parmi les pays donateurs émergents, et a évoqué les activités de l’Agence pour le développement international de l’Azerbaïdjan. La plus importante ONG du pays, la Fondation Heydar Aliyev, a également mis en œuvre de nombreux projets de développement dans plusieurs pays, a-t-il indiqué.
M. Mammadyarov a ensuite annoncé le lancement de la construction du « corridor gazier sud », un projet de 50 milliards de dollars qui, a-t-il expliqué, permettra de construire un réseau de pipelines à destination de l’Europe. Conscient de l’importance que revêt le transport pour le développement durable, l’Azerbaïdjan a aussi lancé plusieurs projets d’infrastructure à l’échelle régionale, notamment le réseau ferroviaire Baku-Tbilissi-Kars.
Le Ministre a poursuivi son intervention en dénonçant « le fait que l’Arménie occupe 20% du territoire azéri et avait mené une campagne de nettoyage ethnique à l’encontre d’un million d’Azerbaïdjanais ». Il a rappelé qu’en 1993, le Conseil de sécurité avait adopté quatre résolutions qui « réaffirment la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et l’inadmissibilité du recours à la force pour l’acquisition de territoire ». Il a affirmé que l’Arménie avait ignoré ces textes et viole régulièrement le cessez-le-feu. Tout récemment, s’est-il indigné, plusieurs civils azerbaïdjanais qui se recueillaient sur la tombe de leurs proches « dans les territoires occupés » ont été pris en otage et torturés et certains ont même été tués par les Forces de sécurité arméniennes. M. Mammadyarov a appelé la communauté internationale à jouer un rôle plus actif en vue de mettre un terme à l’impunité pour les crimes commis à l’encontre des populations civiles d’Azerbaïdjan.
Le Ministre est ensuite revenu sur le discours prononcé il y a deux jours, dans le cadre du débat général, par le Président de l’Arménie, et il a accusé ce dernier d’avoir déformé les faits et fait mauvais usage du « noble principe » d’autodétermination pour « masquer la tentative de l’Arménie d’annexer par la force des territoires de l’Azerbaïdjan ». « La situation qu’il cherche à présenter comme l’autodétermination des Arméniens qui vivent en Azerbaïdjan n’a rien à voir avec le principe d’autodétermination telle que définie par la Charte de l’ONU », a dit M. Mammadyarov pour qui le principe d’autodétermination « exige au contraire le retour des Azerbaïdjanais déplacés dans la région du Nagorno-Karabakh », « où ils vivront aux côtés des communautés arméniennes dans la paix, la dignité et la prospérité au sein de l’Azerbaïdjan ». Le Ministre s’est dit convaincu que cet objectif « peut être réalisé par des moyens politiques ». Il a ensuite appelé l’Arménie à se rendre compte que « l’occupation militaire du territoire d’un autre État n’est pas une solution » et que dépendre du statu quo est un « grave et mauvais calcul ».
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Droit de réponse (26 septembre)
Première intervention :
La représentante de l’Azerbaïdjan a accusé la délégation arménienne de déformer l’histoire et d’être « obsédée » par la volonté d’imposer un fait accompli. Elle a dit que le Conseil de sécurité avait adopté plusieurs résolutions qui exigent « le retrait inconditionnel des forces armées des territoires azerbaïdjanais ». L’Azerbaïdjan n’est en aucun cas responsable du fait que l’Arménie ne s’est toujours pas retirée d’une partie de son territoire, a-t-elle dit. Comment l’Azerbaïdjan peut-il être l’agresseur si son territoire est occupé et quand un Azerbaïdjanais sur 8 est réfugié ou déplacé? La déléguée a aussi déclaré que les attaques contre des civils sont le fait des forces arméniennes et a argué que les civils attaqués dans un incident récent se trouvaient en territoire international. L’Arménie se présente comme une victime éternelle tout en niant son rôle dans le conflit, a-t-elle accusé. La représentante a ensuite appelé la communauté internationale à examiner les faits.
Deuxième intervention :
La représentante de l’Azerbaïdjan a repris, elle aussi, la parole et a dit que l’affirmation selon laquelle « le régime fantoche du Nagorno-Karabach est indépendant est un mensonge ». Les dirigeants arméniens ont pratiqué des expulsions à grande échelle et un nettoyage ethnique, a-t-elle affirmé. En revanche, a-t-elle dit, l’Azerbaïdjan est uni dans sa diversité. Quand un chef d’État est fier de son implication dans des atrocités, aucune autre observation n’est possible, a-t-elle conclu en accusant les dirigeants arméniens de tueries.
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