Déclaration
Résumé
M. ELIO DI RUPO, Premier Ministre de la Belgique, a rendu hommage aux quatre personnes « sauvagement assassinées » au Musée juif de Bruxelles en mai dernier et aux milliers de victimes anonymes de la barbarie dans le monde. La tragédie de Bruxelles est reliée aux évènements qui bouleversent la communauté internationale en ce moment, en Syrie, en Iraq, en Algérie et dans d’autres pays, a dit M. Di Rupo. « Des terroristes assassinent chaque jour des innocents », s’est-il indigné. La trajectoire de l’assassin du Musée juif, un « djihadiste » français qui a séjourné en Syrie puis s’est déplacé en Europe, est commune à beaucoup de combattants étrangers, a fait remarquer le Premier Ministre belge. Ces criminels doivent être « mis hors d’état de nuire », a-t-il insisté, en se référant à la résolution adoptée mercredi dernier par le Conseil de sécurité.
La Belgique vient de décider l’envoi de six chasseurs F-16 en soutien à la lutte contre le terrorisme en Iraq et souhaite intensifier les échanges d’informations au niveau européen et au sein de l’OTAN, a dit M. Di Rupo, pour qui un effort préventif important doit être fourni pour empêcher le recrutement et le retour des candidats au djihad, notamment au niveau du contrôle des frontières. Ce sont deux conceptions de la vie qui s’opposent, a poursuivi le Premier Ministre en défendant le respect des droits de l’homme, de la liberté et de la tolérance. « Pour nous, la vie n’a pas de prix, pour eux elle ne vaut rien », a-t-il résumé en parlant des terroristes. Toutefois les actions militaires ne suffisent pas, a-t-il concédé. Il faut privilégier l’éducation, de même que l’ouverture à autrui et au monde pour « déradicaliser les radicaux violents ».
M. Di Rupo a fustigé ensuite « l’échec cuisant des responsables politiques qui ont privilégié la solution militaire et la soi-disant guerre préventive », à laquelle la Belgique avait refusé de participer. « Comment ne pas voir que les frustrations et les humiliations ont encore renforcé le radicalisme? », a-t-il demandé. Le renforcement de l’état de droit constitue la meilleure prévention des crises, a-t-il estimé.
Le Premier Ministre belge a évoqué « d’autres illustrations de ce principe », en particulier le bombardement massif de Gaza cet été. Le statu quo n’est pas une option, et « il faut remettre le règlement du conflit israélo-palestinien tout en haut de l’agenda de la communauté internationale », a préconisé M. Di Rupo. Pour ce qui est des printemps arabe, « force est de constater que, dans certains pays, le chaos et la terreur l’ont emporté sur la démocratie et que, dans d’autres, on assiste à un retour de l’autoritarisme d’État ».
Sur une note positive, le Premier Ministre belge a constaté que l’Afrique est en progrès constant, « loin de tous les clichés ». En République démocratique du Congo (RDC), la mise hors d’état de nuire des bandes armées dans l’est du pays est une nécessité. Ailleurs, il faut lutter contre le radicalisme religieux et soutenir les populations qui font face à l’épidémie d’Ebola.
Rappelant par ailleurs que six ressortissants belges ont péri dans le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines en juillet dernier, le Premier Ministre a noté que « les éléments actuellement connus sont accusateurs » et il a dit « attendre avec impatience le rapport final des experts indépendants ». Enfin, il s’est félicité du fait que la communauté internationale, le G7 et l’OCDE commencent à se pencher sur l’évasion fiscale, qui est « un enjeu essentiel, à l’instar de la lutte contre la corruption », pour « la moralisation de la finance » au niveau mondial.
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