Déclaration
Résumé
M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine et Président du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a fait remarquer que c’est en cette Année internationale de solidarité avec le peuple palestinien qu’Israël avait choisi de mener une nouvelle « guerre de génocide » contre ce peuple. Il a dénoncé la guerre lancée par Israël contre Gaza, qui a détruit brutalement des vies, des maisons, des écoles et les rêves de milliers de Palestiniens, ainsi que les maigres espoirs de paix encore existant. « En septembre 2012, je vous avais averti du danger en vous demandant d’éviter une nouvelle Nakba », a rappelé M. Abbas aux États Membres de l’ONU. « Deux mois après, j’étais revenu devant vous après une nouvelle guerre contre la bande de Gaza qui avait fait de nombreux enfants martyrs. »
M. Abbas a fait remarquer que, cette fois, l’ampleur du crime de génocide était plus grande et que la liste des martyrs, en particulier des enfants, était plus longue. En outre, environ un demi-million de personnes ont été déplacées et beaucoup de bâtiments, comme des écoles, des hôpitaux, des mosquées et des usines ont été détruits.
« Au nom de la Palestine et de son peuple, j’affirme ici, aujourd’hui, que nous n’oublierons pas et ne pardonnerons pas, et que nous n’accepterons pas que des criminels de guerre restent impunis », a dit le Président de l’État de Palestine. M. Abbas a en effet expliqué que les Palestiniens n’abandonneraient pas leur droit à se défendre, mais qu’ils ne perdront pas pour autant leur humanité, leurs valeurs et leur éthique. Il a rappelé que cette guerre était survenue après huit mois de longues et difficiles négociations, dans lesquelles il s’était engagé de bonne foi et de manière constructive, tout en respectant ses engagements.
M. Abbas a ensuite dénoncé les constructions de colonies israéliennes, la confiscation de terres palestiniennes, les démolitions de maisons, les campagnes de meurtres et d’arrestations, ainsi que les déplacements forcés de populations palestiniennes en Cisjordanie et le blocus imposé à Gaza, tout cela, pendant les mois de négociations. La campagne d’occupation israélienne a visé en particulier la ville de Jérusalem, a-t-il ajouté. Il a indiqué que le Gouvernement israélien n’avait pas respecté l’accord pris avec le Gouvernement américain pour la libération des prisonniers palestiniens.
Israël refuse de mettre fin à son occupation, rejette l’État palestinien, et refuse de trouver une solution juste pour les réfugiés palestiniens, a-t-il déploré. « L’avenir que propose Israël pour le peuple palestinien est, au mieux, de vivre dans des ghettos isolés sur des terres fragmentées, sans frontières et sans souveraineté sur l’espace aérien, l’eau et les ressources naturelles », a dénoncé M. Abbas.
M. Abbas a condamné « le racisme du discours politique et médiatique d’Israël, y compris dans les écoles et dans les textes législatifs ». Il a regretté également la politique israélienne qui consiste à affaiblir délibérément l’Autorité nationale palestinienne. Les divisions internes palestiniennes, a-t-il rappelé, avaient été résolues il y a quelques mois, ce que le monde entier avait applaudi à l’exception d’Israël.
Il est naïf et erroné de croire qu’on peut revenir aux méthodes de travail d’avant, a déclaré le Président Abbas, rappelant les échecs passés. Il est impossible, a-t-il souligné, de revenir au cycle de négociations qui n’a pas réussi à traiter les questions essentielles. Il a estimé qu’il n’y avait ni crédibilité ni sérieux de la part d’Israël dans les négociations. Il est temps, a-t-il ajouté, de fermer les chapitres de cette longue tragédie. « Nous n’accepterons pas d’être toujours ceux à qui on demande de prouver nos bonnes intentions, en faisant des concessions aux dépens de nos droits. »
Abordant la question du terrorisme pratiqué dans la région, par des groupes comme l’EIIL, il a invité à adopter une stratégie crédible visant à éradiquer les causes politiques, intellectuelles, économiques et sociales du terrorisme. Cela exige de mettre fin à l’occupation d’Israël de notre pays, a-t-il dit.
À la veille de la conférence qui se tiendra le mois prochain au Caire pour la reconstruction de la bande de Gaza, M. Abbas a réaffirmé que le succès de ces efforts passe par la fin du blocus qui étouffe cette région depuis des années. Pour éviter le cycle de guerre et de reconstruction tous les deux ou trois ans, il a recommandé de se concentrer sur les questions essentielles en mettant fin à l’occupation et en laissant la Palestine accéder à l’indépendance.
Il a indiqué que la Palestine et le Groupe des États arabes avaient multiplié les contacts avec les différents groupes régionaux au cours des deux dernières semaines à l’ONU, ceci, pour préparer un projet de résolution visant à faire avancer la paix dans le conflit israélo-palestinien, et en vue de l’adoption du texte par le Conseil de sécurité. L’objectif visé est de corriger les déficiences et insuffisances des efforts précédents, de mettre fin à l’occupation, et d’arriver à une solution à deux États, avec un État de Palestine ayant pour capitale Jérusalem-Est, ceci sur la base d’un calendrier précis de mise en œuvre, comme cela est prévu par l’Initiative de paix arabe. Cet effort serait mené sur la base des termes de la résolution 194. Toute la démarche serait liée à la reprise immédiate des négociations entre la Palestine et Israël, afin de parvenir à un accord sur la démarcation des frontières et sur les termes d’un traité de paix, a dit le Président de l’État de Palestine. M. Abbas a espéré que ces efforts seraient largement soutenus, et a émis le vœu que cette résolution puisse être adoptée en cette Année de solidarité avec le peuple palestinien. « L’heure de l’indépendance de l’État de Palestine a sonné », a lancé M. Abbas.
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