Déclaration
Résumé
M. ABDELILAH BENKIRANE, Premier Ministre du Maroc, a lu le discours du Roi du Maroc, MOHAMED VI, qui déclare que le thème focal de la question du développement humain durable pour l’après-2015 était un choix pertinent qui s’inscrivait au cœur des priorités de l’Organisation et constituait un point de rencontre où convergent les considérations économiques, sociales, environnementales, sécuritaires et politiques.
« Je suis venu porteur d’un appel à l’équité pour les pays en développement, surtout en Afrique, un appel pour une approche objective de la problématique du développement dans ce continent », souligne le Roi du Maroc, indiquant que le développement durable ne se décrète pas par des décisions ou des recettes toutes prêtes; pas plus qu’il n’existe un seul et unique modèle en la matière.
Le Roi a ainsi lancé un « appel pour le respect des spécificités de chaque pays, dans son itinéraire national, et de la volonté qui est la sienne d’édifier son propre modèle de développement. Cela vaut surtout pour les pays en développement qui pâtissent encore des effets de la colonisation ».
Le souverain marocain ajoute que le colonialisme a causé de grands préjudices aux États qui en ont subi la tutelle et, même si de nombreuses années se sont écoulées depuis, il n’en demeure pas moins que les États coloniaux portent la responsabilité historique pour la situation difficile, parfois dramatique, que vivent certains États du Sud, surtout en Afrique.
« Aujourd’hui, après tous ces effets pervers, ces États n’ont pas le droit d’exiger des pays du Sud un changement radical et rapide selon un schéma étranger à leurs cultures, leurs principes et leurs atouts propres, comme si le développement ne pouvait se réaliser qu’à l’aune d’un modèle unique: le modèle occidental. »
Dans ce qu’il désigne comme son deuxième appel à la communauté internationale, le Roi Mohamed VI invite à davantage de réalisme et de sagesse dans les rapports avec ces États, dont il faut comprendre les circonstances ayant marqué leurs parcours respectifs vers la démocratie et le développement.
Mais, a-t-il insisté, « certains États occidentaux, qui n’ont demandé l’autorisation de personne pour coloniser les pays du Sud, au lieu d’apporter le soutien nécessaire aux peuples de ces pays, s’obstinent à leur imposer des conditions drastiques qui entravent leur évolution naturelle vers le progrès ».
Allant plus loin, le souverain souligne que les États occidentaux, et les institutions qui en dépendent, ne savent que donner des leçons, à profusion et dans le meilleur des cas, prodiguer quelques conseils. Quant au soutien qu’ils concèdent, dit-il, il est très faible et systématiquement soumis à des conditions.
Dans ce contexte, et après avoir remis en question l’opération de notation et de classement des États, le Roi Mohammed VI préconise que le capital immatériel figure désormais parmi les principaux critères de mesure et de classement de la richesse des États, et réitère son discours de février dernier à Abidjan dans lequel il avait indiqué que « l’Afrique n’avait pas tant besoin d’aides humanitaires que de partenariats mutuellement bénéfiques », et appuyé la coopération Sud-Sud.
En conclusion, le souverain marocain déclare que le monde aujourd’hui est à la croisée des chemins. « Soit la communauté internationale apporte son appui aux pays en développement, pour qu’ils puissent avancer et assurer la sécurité et la stabilité dans leurs régions respectives, soit nous aurons tous à supporter les conséquences de la montée des démons de l’extrémisme, de la violence et du terrorisme, qu’alimente le sentiment d’injustice et d’exclusion, et auquel aucun endroit au monde ne pourra échapper. »
Déclaration complète
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Sessions antérieures
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