Déclaration
Résumé
Suis-je un rêveur écervelé ou tout simplement pragmatique? a demandé M. TOMMY ESANG REMENGESAU, Président des Palaos. Le temps nous le dira mais laissez-moi vous dire une chose, a-t-il répondu: « mon pays ne tombera pas sans se battre ». Mon pays, s’est expliqué le Président, est fait de gens qui voient tous les jours l’impact réel des changements climatiques et qui regardent ses océans se faire polluer et ses stocks de poissons fondre. C’est la raison pour laquelle, les dirigeants du Pacifique ont soutenu cette année la Déclaration des Palaos, « L’océan: vie et futur ». C’est la raison pour laquelle avec Kiribati, les Îles Cook, la Nouvelle-Calédonie, les États-Unis, les États fédérés de Micronésie et les Îles Marshall, les Palaos sont en train de créer des zones maritimes protégées de tailles différentes pour inverser la tendance de la surexploitation des océans. C’est la raison pour laquelle, les Palaos et d’autres pays du Pacifique se sont engagés à lancer, d’ici au mois de septembre 2015, des négociations sur un accord international relatif à la conservation et l’utilisation viable de la biodiversité marine dans les zones au-delà de la juridiction nationale. C’est la raison pour laquelle, a ajouté le Président, nous demandons aux États Membres de consacrer aux océans un objectif à part entière dans le programme de développement pour l’après-2015. »
À ce stade, a estimé le Président, le projet de programme, et ses 17 objectifs, part dans tous les sens. « Un agenda sur tout est un agenda sur rien » et « les solutions à taille unique ne sont pas des solutions. » Le Président a voulu que l’on se concentre sur une réponse « commune mais différenciée ». Il a annoncé que, dans les mois à venir, son pays créerait un sanctuaire marin car c’est en reconnaissant les océans comme un bien appartenant à chaque citoyen de la planète que l’on parviendra à une gestion mondiale de notre « zone économique exclusive mondiale ».
Les changements climatiques sont notre « guerre silencieuse » et la question qui définira notre siècle, a prévenu le Président. Une augmentation de 3,6% de la température de la planète est tout simplement « inacceptable » et si c’est tout ce que peuvent faire les dirigeants du monde, alors on ferait mieux de jeter l’éponge et d’arrêter de faire des enfants parce qu’ils n’auront pas d’avenir. D’ici à 2015, on attend des dirigeants du monde qu’ils donnent une nouvelle orientation et, ce faisant, qu’ils ratifient le deuxième Amendement au Protocole de Kyoto. La migration ne saurait être une option, car « personne ne part, personne ne perd son pays, personne ne devient un réfugié climatique », a prévenu le Président en paraphrasant une poétesse des Îles Marshall.
Nous n’appelons pas les pays développés à des actions que nous n’entreprenons pas nous-mêmes, a dit le Président qui a salué les États-Unis, le Japon, Taiwan, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Union européenne dont « le partenariat est un engagement ». Pour sauver nos océans et arrêter la vague des émissions, nous devons créer un système durable de partenariats mondiaux, fondés sur le respect et dans ce cadre, a insisté le Président, les « moyens de mise en œuvre », qu’il s’agisse des océans, des changements climatiques ou de la biodiversité, sont une question récurrente et cruciale. Sans des partenariats efficaces, rien ne sera possible, et sans des engagements juridiquement contraignants contre les changements climatiques, aucune transformation pour les générations futures ne sera possible. En cette ère moderne, a conclu le Président, la seule façon de faire la différence est de dépasser les intérêts étroits.
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