Déclaration
Résumé
M. MATTEO RENZI, Premier Ministre de l’Italie, s’est dit très ému de se trouver dans une enceinte, a-t-il dit, « où l’on sent qu’il est encore possible de construire un monde de paix ». Il a ajouté que l’avenir ressemblait aujourd’hui à une menace: « l’avenir semble exempt de promesses ». M. Renzi a souhaité que les États Membres « ne se voilent pas la face » et aient le courage de dire la vérité en se remémorant les erreurs du passé.
« La communauté internationale, qui, hier, a été silencieuse à Srebrenica, doit retrouver une définition de l’espoir pour que cessent les bains de sang au Moyen-Orient et en Afrique », a encore déclaré le dirigeant italien. Il a, de plus, souhaité que l’Italie soit « la place publique où débattre des solutions aux problèmes les plus urgents du monde ».
Sur la situation en Méditerranée, M. Renzi a affirmé que la priorité devait être d’empêcher une fragmentation définitive de la Libye. « Un peuple ami souffre en traversant une période de transition qui semble ne jamais devoir finir. » « Éteindre l’incendie en Libye, c’est empêcher qu’il ne s’étende à toute la Méditerranée », a-t-il encore souligné avant de rappeler que l’Italie continuerait d’apporter un appui « plein et entier » au Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye.
Revenant sur la réunion du Conseil de sécurité sur le phénomène grandissant des combattants terroristes étrangers, le Premier Ministre italien a déclaré que l’État islamique en Iraq et au Levant représentait une menace « pour toute la communauté des hommes ». « Non, la menace n’est pas liée à une quelconque religion », a-t-il insisté. Évoquant ensuite une visite dans un camp de réfugiés syriens en Turquie, il a affirmé que « face à la douleur des victimes du fanatisme, il n’est plus possible de rester inerte, insensible ». « Comme l’Italie l’a dit hier au Président Obama, seule une communauté unifiée gagnera cette bataille pour la civilisation », a en outre déclaré M. Renzi, qui a tenu à rendre hommage aux Casques bleus italiens déployés au Liban.
Le dirigeant italien a à son tour assuré qu’il ne pourrait y avoir de paix dans les régions en proie au terrorisme « sans paix entre les enfants d’Abraham ». Appelant ainsi à un « règlement définitif » du conflit israélo-arabe, il a réaffirmé le soutien « sans faille » de son pays à la situation des deux États.
En ce qui concerne la crise en Ukraine, M. Renzi a jugé qu’elle menaçait le processus européen et la stabilité du continent. Il a alors appelé les parties prenantes à s’inspirer de la réflexion de Machiavel, qui « estimait que reconnaître une occasion au milieu de la guerre, c’est saisir une opportunité pour en sortir par le biais du dialogue et de la réconciliation nationale ».
Pour le Premier Ministre italien, la politique sera la seule voie possible en 2015 pour renforcer la gouvernance numérique, avancer sur la voie de l’égalité des sexes et lutter plus efficacement contre la discrimination religieuse. Sur ce dernier point, il a déclaré que « jamais auparavant, autant de chrétiens n’ont été tués en raison de leur foi ».
Abordant le rôle de l’Italie au cours de la présente session de l’Assemblée générale, il a fait savoir qu’elle présenterait une nouvelle résolution concernant le moratoire sur la peine de mort. À cet égard, il a expliqué que c’est à Florence, ville dont il fut le maire, que fut annoncée l’abolition de la peine capitale en Italie.
Enfin, se référant à Dag Hammarskjöld, M. Renzia déclaré que si l’on ne peut pas choisir le cadre de sa destinée, « il ne dépend que de nous d’y insérer ce que nous souhaitons: les valeurs de paix et de tolérance et la force de transformation de l’éducation ».