Déclaration
Résumé
Cette année, a dit M. DAVID CAMERON, Premier Ministre du Royaume-Uni, nous sommes confrontés à des épreuves « extraordinaires »: l’agression contre un État Membre de l’ONU, en Ukraine; la recherche de la paix au Moyen-Orient; la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest; et la menace mortelle de l’« EIIL » en Syrie et en Iraq. S’agissant de cette dernière épreuve, « les erreurs du passé ne devraient pas servir d’excuse à l’indifférence ou à l’inaction ». Certes, a convenu le Premier Ministre, il faut tirer les leçons de l’expérience iraquienne, d’il y a 10 ans, mais « il faut en tirer les bonnes leçons », c’est-à-dire reconnaître la nécessité de se préparer minutieusement et de ne pas se précipiter dans un conflit sans un plan précis. La bonne leçon est que nous devons agir mais agir différemment.
Nous devons avoir une approche globale pour gagner la bataille des idées et non pas seulement la bataille militaire. Nous devons nous montrer intelligents pour ne pas passer outre des gouvernements représentatifs et responsables. Nous devons être inclusifs pour travailler avec tous les partenaires disposés à prendre part à la solution, y compris « potentiellement » l’Iran. Nous devons refuser tout compromis pour triompher des extrémistes.
Commentant point par point ces éléments, le Premier Ministre a appelé à faire barrage aux « prêcheurs de la haine dans nos pays », à interdire les organisations qui incitent au terrorisme et la suppression des vidéos en ligne telles que celles que l’« EIIL » a fait circuler sur l’assassinat des otages. Certains y verront une violation de la liberté d’expression et du doute intellectuel mais aurait-il fallu permettre aux nazis ou au Ku Klux Klan (KKK) de recruter dans les universités et les campus? Nous voulons, a dit le Premier Ministre, que les Musulmans et leurs gouvernements arrachent leur religion des mains des extrémistes. Nous devons mobiliser l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de battre cette idéologie et c’est pourquoi le Royaume-Uni appelle à la nomination d’un nouveau représentant spécial sur l’extrémisme.
Les jeunes doivent voir l’attrait d’une voie différente, meilleure, plus ouverte et plus démocratique et sachons-le, a prévenu le Premier Ministre, l’échec à répondre aux aspirations des populations peut devenir le terreau où s’enracine l’extrémisme. Il a illustré ses propos par l’exemple du Gouvernement de M. al-Maliki en Iraq. Je sais, a-t-il dit, que certains voudraient que l’on passe un contrat avec le régime syrien pour défaire l’« EIIL » mais, s’est élevé le Premier Ministre, « les ennemis de mes ennemis ne sont pas mes amis, ce sont d’autres ennemis ». Passer un pacte avec Bashar Al-Assad ne résoudra pas la problématique de l’« EIIL », parce que c’est la brutalité de son régime qui a été l’une des mœurs les plus puissantes des terroristes pour recruter. « Mais nous sommes prêts à examiner toute option pratique pour aller de l’avant », a dit le Premier Ministre qui a douté qu’il doive revenir aujourd’hui à M. Al-Assad de diriger un gouvernement représentatif et responsable à Damas.
Le Premier Ministre a confié qu’il a rencontré le Président iranien avec qui il a de « graves désaccords ». Mais si le régime de l’Iran est prêt à contribuer à un Iraq et à une Syrie plus stables et plus inclusifs, nous devons accueillir cet engagement avec satisfaction. En attendant le Royaume-Uni a pris des mesures novatrices pour, entre autres, pouvoir saisir les passeports, interdire aux suspects de voyager, retirer la nationalité britannique à ceux qui ont la double nationalité ou empêcher temporairement des nationaux de revenir sur le territoire.
Le Premier Ministre a conclu en se disant peu convaincu que la menace extrémiste et islamiste pourrait être extirpée par des troupes occidentales au sol, même si l’approche intelligente et globale doit laisser une place à l’armée. Le Conseil de sécurité a dûment été saisi d’une demande claire du Gouvernement iraquien pour un appui à son action militaire contre l’« EIIL ». Nous avons désormais une base tout aussi claire dans le droit international pour agir, en a conclu le Premier Ministre, qui a promis de saisir son Parlement, dès ce vendredi, de la question d’une participation britannique aux frappes aériennes contre l’« EILL » en Iraq.
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