Déclaration
Résumé
M. CYRIL MATAMELA RAMAPHOSA, Président de l’Afrique du Sud, a estimé que la culture politique de son pays avait évolué et mûri, assurant que l’Afrique du Sud était entrée dans une nouvelle ère, pleine de promesses, que certains appelle « notre deuxième miracle » et qui voit les Sud-Africains de toutes les races se rallier au Gouvernement d’unité nationale. L’histoire de l’Afrique du Sud témoigne du rôle durable des Nations Unies dans les affaires mondiales, a-t-il estimé, expliquant qu’en « soutenant notre lutte, l’ONU a affirmé les principes de la Charte des Nations Unies – les droits fondamentaux de l’homme, la dignité et la valeur de chaque personne et l’égalité des droits des nations, grandes et petites ».
M. Ramaphosa a rappelé que son pays avait condamné l’attaque du Hamas à Gaza, voici 11 mois, mais a décrit la réaction d’Israël comme une punition collective. La violence à laquelle le peuple palestinien est soumis est la sombre continuation de plus d’un demi-siècle d’apartheid, a estimé le Président sud-africain, qui a rappelé que « nous, les Sud-Africains, savons à quoi ressemble l’apartheid ». « Nous ne resterons pas silencieux et ne regarderons pas l’apartheid se perpétrer contre d’autres », a-t-il lancé.
Le droit international ne peut être appliqué de manière sélective et aucun État n’est plus égal qu’un autre, a déclaré M. Ramaphosa, qui a ainsi motivé la saisine par son pays, en décembre dernier, de la Cour internationale de Justice pour lui demander une ordonnance empêchant Israël de commettre un génocide contre le peuple de Gaza. « Nous l’avons fait dans le cadre de nos obligations en tant qu’État partie à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide », a-t-il expliqué, estimant que la seule solution durable au conflit est la création d’un État palestinien, existant côte à côte avec Israël et avec Jérusalem-Est comme capitale.
Au nom de la « conscience morale », le Président sud-africain a ensuite exigé que tous les efforts soient déployés pour apporter la paix à la République démocratique du Congo, au Soudan, au Yémen, à l’Ukraine et à la région troublée du Sahel. Il a demandé que soient concrétisées les aspirations du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination. Il a réclamé de toute urgence une réforme du Conseil de sécurité pour le rendre représentatif et inclusif, se désolant de constater que l’Afrique et son 1,4 milliard d’habitants restent exclus d’une des principales structures de prise de décisions.
Évoquant la crise climatique, devenue urgence climatique, M. Ramaphosa a rappelé que, bien qu’ils soient les moins responsables des changements climatiques, les pays en développement et particulièrement les pays africains sont en première ligne. Il a jugé essentiel que les actions climatiques n’aggravent pas les inégalités mondiales ou n’étouffent pas les aspirations de développement des pays du Sud. Il a plaidé pour la mise en œuvre des instruments convenus de financement et de renforcement des capacités de lutte contre les changements climatiques, afin de faire progresser l’atténuation et l’adaptation.
Rappelant que le service de la dette prive les pays de fonds indispensables pour le développement social, le chef de l’État a soutenu l’appel du Secrétaire général en faveur d’une réforme de l’architecture financière mondiale et s’est prononcé en faveur de systèmes de financement du développement plus accessibles, plus agiles et plus équitables. L’Afrique du Sud, qui assumera la présidence du G20 en 2025, entend utiliser cette occasion pour « défendre les peuples d’Afrique et de l’ensemble du Sud ». En conclusion, il a souhaité que le Pacte pour l’avenir revigore la solidarité internationale, dans laquelle il a vu l’élément vital du progrès.
Déclaration complète
Lire la déclaration complète, en PDF.
Photo
Sessions antérieures
Accéder aux déclarations faites lors des débats généraux des années passées.