Assemblée générale
    Déclaration
    Mexique
    Son Excellence
    Alicia Bárcena Ibarra
    Ministre des affaires étrangères
    Kaltura
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    Résumé

    « Nous sommes face à un changement d’époque », a estimé Mme ALICIA BÁRCENA IBARRA, Ministre des affaires étrangères du Mexique, « l’hégémonie néolibérale fait face à l’échec patent de son modèle de développement extractiviste, qui socialise les pertes, privatise les profits, appauvrit les peuples et dévaste la planète ».  Elle a dressé un sombre bilan de la situation internationale: les guerres sont redevenues le cœur de la géopolitique mondiale, la destruction de l’environnement s’accélère, la frustration et le mécontentement se manifestent par un extrémisme niant les valeurs démocratiques, et les institutions régissant le système international perdent leur légitimité.  Citant le Secrétaire général, elle a évoqué des phénomènes traduisant l’avènement d’un « purgatoire de polarités et d’instabilités », symptômes de crises civilisationnelles au cours desquelles « l’ancien n’en finit pas de mourir et le nouveau n’en finit pas de naître ».

    Les similitudes entre notre époque et l’entre-deux-guerres du siècle dernier, sont de plus en plus évidentes, a-t-elle estimé, ajoutant que, a contrario, cette période avait marqué un d’âge d’or de la politique étrangère du Mexique. Le pays, a-t-elle expliqué, s’était efforcé de défendre les valeurs de la Société des Nations: la justice, l’autodétermination, l’intégrité territoriale, l’indépendance et l’égalité de ses membres.

    « Hier comme aujourd’hui le Mexique s’emploie à construire des alternatives émancipatrices », a affirmé la Ministre, ajoutant que son pays s’emploie à construire une société juste, égalitaire et fraternelle, s’appuyant sur une « économie morale » garantissant une distribution équitable des revenus et le respect de l’environnement.  Se félicitant de l’augmentation de 135% du salaire minimum, sans induire de spirale inflationniste prédite par « les tenants du statu quo », elle a présenté les résultats obtenus: 9,5 millions de Mexicains sont sortis de la pauvreté en cinq ans et le pays a maintenant un coefficient de Gini d’un niveau historiquement bas.

    La Ministre a ensuite détaillé le modèle de politique migratoire du Mexique, encourageant notamment les États-Unis à la régularisation des sans-papiers.  « Nous le disons haut et fort: la migration n’est pas un problème, c’est un phénomène.  Ce n’est pas un crime et les migrants ne sont pas des criminels. »  Pour elle, le problème réside dans les facteurs qui poussent ces personnes à quitter leurs foyers pour un périlleux voyage, dans les dangers auxquels elles s’exposent du fait de l’absence de voies légales et dans les pratiques qui les placent sous le droit pénal.  La Ministre a indiqué que son pays avait réuni à Palenque les dirigeants des pays d’origine et conclu des accords stratégiques qui ont permis de réduire de 66% les rencontres à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

    S’inquiétant des risques croissants de guerre nucléaire, « pire, des menaces pour l’humanité », elle a soutenu l’intégrité territoriale des nations, en Palestine comme en Ukraine.  Elle a salué l’initiative du Brésil et de la Chine pour la création d’un groupe de paix entre la Russie et l’Ukraine à New York.  Dénonçant l’inaction de la communauté internationale, elle a rappelé que plus de 70% des victimes de la guerre à Gaza sont des femmes et des enfants, et que plus de 85% des civils ont dû fuir leur foyer.  Une situation qui a poussé son pays à intervenir dans l’affaire portée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) sur l’application de la Convention de Ljubljana-La Haye contre le génocide.  Elle a également indiqué que son pays et le Chili avaient saisi la Cour pénale internationale (CPI) sur la situation en Palestine et présenté un mémoire appuyant la juridiction de la Cour.

    « Nous rejetons le faux dilemme entre la violence stérile du terrorisme et le châtiment disproportionné de gouvernements pratiquant le deux poids, deux mesures », a-t-elle martelé.  Afin de réaliser la solution des deux États, elle a appelé à respecter les résolutions des Nations Unies et l’avis de la CIJ relatif aux pratiques d’Israël dans les territoires palestiniens occupés.

    Enfin, Mme Bárcena Ibarra a « fermement condamné » les violations flagrantes du droit international commises par le Gouvernement actuel de l’Équateur, suite à l’assaut illégal contre l’ambassade du Mexique et ses diplomates à Quito le 5 avril 2024.  Concernant la réforme du Conseil de sécurité, elle a proposé l’élimination du droit de veto ou, à défaut, la limitation de son usage en cas de génocide, de crimes contre l’humanité ou de crimes de guerre.

    Source :
    https://press.un.org/fr/2024/ag12639.doc.htm

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    Portrait de (titres de civilité + nom) Son Excellence Alicia Bárcena Ibarra (Ministre des affaires étrangères), Mexique
    Photo ONU

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