Déclaration
Résumé
M.PETRO PAROLIN, Secrétaire d’État du Saint-Siège, s’est inquiété de l’augmentation du nombre et de l’intensité des conflits, insistant sur la nécessité de respecter un droit international humanitaire de plus en plus mis à mal par le ciblage des lieux de culte, des écoles et des hôpitaux. Il a le pointé le rôle déstabilisateur joué par des acteurs non étatiques violents dans de nombreuses crises à travers le monde, les appelant à renoncer à la violence et aux actes de terrorisme. Regrettant l’absence de « réel engagement » en faveur de la paix, il a jugé impératif de se départir de la tendance à utiliser une rhétorique accusatrice. Dans cette optique, il ne suffit pas d’éliminer les instruments de la guerre, il faut aussi en éradiquer les causes profondes, la première d’entre-elle étant la faim. Face à l’augmentation continue des dépenses militaires, il a souligné que le pape appelait les pays riches à « reconnaître la gravité de leurs choix passés et à se décider à annuler les dettes des pays qui ne pourront jamais les rembourser ».
Citant à nouveau le Saint-Père, M. Parolin a réaffirmé que « le chemin de la paix passe par le respect de la vie, de toute vie humaine, à commencer par la vie de l’enfant à naître dans le sein de sa mère, qui ne peut être ni supprimée ni transformée en objet de trafic ». Il a également dénoncé la gestation pour autrui comme une « grave violation de la dignité de la femme et de l’enfant, fondée sur l’exploitation de la situation matérielle des mères porteuses ». Il a appelé la communauté internationale à interdire cette pratique de manière universelle. Défendant ensuite la dignité des migrants, il a déclaré que les personnes en quête de refuge ne devaient pas être rejetées, mais accueillies avec respect et humanité. « Aucune machine ne devrait jamais pouvoir choisir de prendre la vie d’un être humain », a-t-il par ailleurs déclaré. Il est donc urgent de reconsidérer le développement des systèmes d’armes létales autonomes et, à terme, d’en interdire l’usage. Il a appelé à définir un cadre réglementaire éthique juridiquement contraignant, dans les domaines militaire que civil.
Le Secrétaire d’État a fait un vaste tour d’horizon mondial des crises, rappelant là encore la parole du pape qui évoque « une troisième guerre mondiale fragmentaire ». S’il est évident que l’engagement militaire reste la voie privilégiée dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, il est toutefois essentiel d’encourager « les gestes de bonne volonté et les espaces de dialogue direct entre les parties concernées ». Il s’est dit préoccupé par l’instabilité qui déchire le Moyen-Orient, en particulier après l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 menée par Hamas et d’autres groupes armés palestiniens. Cependant, la réponse militaire d’Israël, compte tenu du nombre élevé de victimes civiles, soulève de nombreuses questions quant à sa proportionnalité, a-t-il considéré, avant d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et en Cisjordanie, ainsi qu’à la libération de tous les otages israéliens, et à un accès à l’aide humanitaire pour la population palestinienne. Il a réaffirmé le soutien du Saint-Siège à la solution des deux États, avec un statut spécial pour Jérusalem, exprimant sa vive préoccupation quant à la situation dans la Ville sainte, où le harcèlement et la discrimination ruinent la coexistence pacifique des chrétiens, des juifs et des musulmans. Il a condamné les actes antichrétiens perpétrés il y a plusieurs mois par une minorité de personnes juives et appelé les autorités à continuer à s’opposer fermement à cette dérive idéologique. L’intensification continue du conflit entre le Hezbollah et l’armée israélienne met en danger l’ensemble de la région, a-t-il averti, exigeant que toutes les parties respectent les principes du droit international humanitaire et concluent un cessez-le-feu sans délai.
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