Déclaration
Résumé
M. NANA ADDO DANKWA AKUFO-ADDO, Président du Ghana, a affirmé que l’Afrique savait ce qu’il en coûtait d’être laissé pour compte. Nous avons été considérés comme de simples bénéficiaires passifs de l’aide, plutôt que comme des partenaires égaux dans le progrès mondial, a-t-il regretté, ajoutant que l’aide offerte était souvent assortie de conditions, ce qui limitait la capacité des pays africains à façonner leur avenir. « Les Africains ne demandent pas l’aumône, ils réclament des opportunités dans une nouvelle architecture mondiale afin d’avoir accès à l’éducation, la santé et l’emploi », a-t-il affirmé.
Évoquant la situation dans son pays, il a indiqué que la politique de gratuité de l’enseignement secondaire avait bénéficié à 5,7 millions de jeunes, permettant à la prochaine génération de Ghanéens de prendre toute sa place dans l’économie mondiale. Il a également évoqué le lancement du plus grand programme d’infrastructure de santé de l’histoire du Ghana, qui prévoit la construction de 111 hôpitaux dans tout le pays, ainsi qu’un vaste programme de plantation pour l’alimentation et l’emploi. Évoquant son objectif stratégique de transformation de l’économie nationale, il a évoqué la politique « un district, une usine » ainsi qu’un programme de numérisation, notamment concernant la prestation des services publics. Grâce aux réformes du système judiciaire, au renforcement de nos institutions démocratiques et à la promotion de la transparence, le Ghana continue d'être un modèle de bonne gouvernance en Afrique, a-t-il ajouté.
Constatant que la structure du Conseil de sécurité reflétait un monde qui n’existait plus, le Président a estimé que son incapacité à agir en temps de crise soulevait la question épineuse de son utilité. Malgré leur influence significative sur les affaires mondiales l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie du Sud restent sous-représentées, a-t-il regretté, ajoutant que l’utilisation du droit de veto paralysait trop souvent le Conseil. Il a demandé que, conformément au consensus d’Ezulwini, l’Afrique dispose d’un siège permanent, estimant incompréhensible qu’un continent de 1,4 milliard d’habitants n’ait pas de voix permanente concernant les affaires de paix et de sécurité mondiales. Il a estimé encourageant que la demande de réforme ait été acceptée par les dirigeants de deux des cinq membres permanents: les États-Unis et la France, espérant que les autres suivront bientôt.
« La paix ne peut être imposée de l’extérieur, mais doit être construite de l’intérieur », a-t-il affirmé, estimant que l’Union africaine devait se renforcer pour pouvoir répondre rapidement aux menaces. Il s’est inquiété de la série de coups d’État militaires ayant touché le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, menaçant les progrès démocratiques enregistrés au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il a tenu à assurer à l’Assemblée que les élections prévues cette année dans son pays seraient libres, équitables et transparentes. « Le Ghana est depuis longtemps un phare de la démocratie en Afrique et nous avons l’intention de le rester », a-t-il affirmé.
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