Déclaration
Résumé
Mme ANNALENA BAERBOCK, Ministre fédérale des affaires étrangères de l’Allemagne, a constaté que le monde est devenu un écosystème où les manchettes et les slogans donnent une image en noir et blanc, créant une culture du « nous contre eux ». C’est cet état d’esprit qu’a été le fondement-même des pires extrémismes que l’humanité n’ait jamais vus, à savoir les guerres mondiales et l’Holocauste. Mais à leur création, les Nations Unies ont offert un contre-modèle sous la forme de la Charte qui nous appelle à accepter non seulement l’humanité des autres mais qui garantit aussi à tous les pays le droit de déterminer leur propre destin, dans un monde débarrassé de la division nationaliste. Donner corps à ces principes, a prévenu la Ministre, exige du travail, de l’empathie et de la solidarité mais aussi la recherche d’un terrain d’entente. Cela veut dire reconnaître le dilemme qui veut que les valeurs de la Charte peuvent parfois sembler contradictoires.
Le conflit entre Israël et Gaza, a dit la Ministre, ne doit pas seulement être vu sous l’angle de notre propre perspective ou de l’histoire commune. Il doit être vu mais sous celui de notre humanité universelle pour briser le cercle vicieux de la haine. Les droits des Israéliens et des Palestiniens ne s’annihilent pas les uns les autres et l’Allemagne reste attachée au droit d’Israël à la sécurité et à la légitime défense. Mais elle travaille aussi sans relâche pour sortir les enfants de l’enfer de Gaza, en sachant que la sécurité des Israéliens et des Palestiniens ne sera durable que s’ils se sentent réellement en sécurité. Les efforts de l’Allemagne visent donc un accord sur les otages, et comme il est stipulé dans le plan Biden approuvé par le Conseil de sécurité, l’Allemagne se joindra aux autres pour appeler à un cessez-le-feu de 21 jours le long de la Ligne bleue.
Notre faculté à apprendre des erreurs du passé nous rend plus forts, a poursuivi la Ministre. L’Allemagne assume son passé colonial, comme en atteste la restitution des œuvres d’art à la Namibie, dans un élan de réconciliation. Quant à la l’agression russe en Ukraine, la Ministre a appelé les États à obtenir du Président Putin la fin de ses attaques et le retour à la table des négociations non seulement pour notre sécurité mais aussi dans son propre intérêt. La Ministre a également parlé des efforts de son pays pour accélérer la réforme du Conseil de sécurité et celle de l’architecture financière internationale, jugeant parfaitement injuste que les institutions de Bretton Woods ne soient dirigées que par des Américains et des Européens. Nous voulons des institutions acceptées par tous et représentantes de tous, a martelé la Ministre, avant d’avouer son souhait de voir une femme au poste de Secrétaire général de l’ONU.
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