Déclaration
Résumé
M. JEAN VICTOR GENEUS, Ministre des affaires étrangères et des cultes de la République d’Haïti, a déclaré que son pays traverse une crise multidimensionnelle qui menace la démocratie et les fondements même de l’état de droit, « une crise sociopolitique et économique sur laquelle s’est greffée l’insécurité », au point d’ébranler la « superstructure » de l’État. Il s’agit pour son gouvernement de restaurer, sans délai, la sécurité et l’ordre public; d’élargir, à brève échéance, le consensus autour d’un accord politique avec un maximum de secteurs en vue d’aboutir à une gouvernance apaisée; de créer un climat propice à la tenue rapide d’élections générales; et de répondre aux questions économiques et sociales. Sur la question sécuritaire et la restauration de l’ordre public, M. Geneus a dénoncé les activités des gangs armés, qui ont pris des proportions inquiétantes. En sa qualité de Chef du Conseil supérieur de la Police nationale d’Haïti, il a pris des mesures visant à rendre celle-ci plus efficace et mieux préparée à combattre l’insécurité, en renforçant ses capacités opérationnelles et en améliorant les conditions de travail des policiers. « L’intensification des opérations a permis d’obtenir quelques bons résultats, ce qui a réduit les exactions des gangs armés, notamment dans la zone métropolitaine. Cependant, il reste beaucoup à faire pour en finir avec ce fléau », a-t-il reconnu. De plus, la livraison des véhicules blindés et équipements qui lui font défaut tarde, a-t-il constaté avant de rappeler le besoin d’un accompagnement robuste de la part des partenaires internationaux d’Haïti.
Sur le plan politique, malgré les divergences qui persistent entre les différents acteurs, M. Geneus a dit continuer à encourager le dialogue. Des initiatives impliquant diverses composantes de la société haïtienne sont en cours, relatives au rétablissement d’institutions démocratiques pleinement opérationnelles par le biais d’élections libres, transparentes et inclusives, ainsi qu’à la réforme constitutionnelle. S’il a reconnu que c’est un droit constitutionnel de manifester pacifiquement, M. Geneus a cependant condamné les pillages, actes de vandalisme et attaques perpétrés contre des églises, des écoles, des universités, des hôpitaux, des responsables politiques, des acteurs économiques, des missions diplomatiques et des organisations internationales. « De nombreux autres crimes et massacres sont restés jusqu’ici impunis et des assassins sont encore en liberté et certains ont le culot de venir parader les armes à la main à la tête des manifestations de ces jours derniers », s’est-il écrié. « Contrairement à ce que disent certains de mes adversaires, je n’ai nullement la volonté de rester au pouvoir plus de temps qu’il n’en faut », a assuré le Premier Ministre. Le souci principal de son gouvernement est le retour à l’ordre constitutionnel et la remise de la direction des affaires du pays à des élus librement choisis par le peuple haïtien. Il a donc aspiré à trouver un accord politique pour l’organisation d’élections présidentielle, législatives et locales, « dès que les conditions le permettront ».
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