Déclaration
Résumé
M. ALEXIS TSIPRAS, Premier Ministre de la Grèce, a rappelé que lorsqu’il a pris la parole pour la première fois à l’Assemblée générale, il y a trois ans, la Grèce était au centre de trois crises internationales qui se chevauchaient. Son produit intérieur brut (PIB) chutait de 25%, le chômage était à 27% et le niveau de pauvreté était très élevé. De plus, 1,2 million de réfugiés étaient entrés dans les îles en quelques mois. La Grèce était aussi au centre d’une crise déstabilisante dans les Balkans et en Méditerranée orientale qui s’aggravait, et le nationalisme connaissait une croissance rapide.
La question qui se posait à l’époque était aussi de savoir si l’ONU et la communauté internationale seraient capables de nous aider à surmonter ces difficultés grâce à des solutions collectives, a poursuivi M. Tsipras. Dans les années qui ont suivi, nous avons connu une « crise de confiance » à leur endroit, comme l’a dit le Secrétaire général. À l’époque, les nationalistes avaient de plus en plus de poids, et certains ont commencé à demander un « Grexit » de l’Union européenne. « Non seulement sommes-nous restés droits, en surmontant ces difficultés, mais en plus de cela, nous avons fait partie de la solution, en Europe et plus largement », s’est félicité le Premier Ministre. « Et nous l’avons fait sans succomber aux directives des autres pays », a-t-il relevé. « Nous sommes restés dans la zone euro, en menant de dures négociations, sur un programme économique centré sur la nécessité de réformes structurelles fortes, et pas via une austérité à la fois punitive et épuisante. »
Cette année, la Grèce connaît une croissance de 2,1%, elle se dirige vers 2,5%; le chômage est tombé à 8%, et 34 millions de touristes sont venus en 2017, s’est réjoui M. Tsipras. Son budget connaît un surplus et l’investissement croît de façon constante. La Grèce est en train de devenir un centre de commerce et de transports, a-t-il ajouté.
En ce qui concerne la crise des réfugiés, le Premier Ministre a estimé avoir dû gérer la plus grande crise migratoire de l’après-guerre, « et nous l’avons fait en respectant le droit international et les droits de l’homme », a-t-il témoigné. Il a critiqué les pays européens qui n’ont pas pris leurs responsabilités en n’acceptant pas leur part du fardeau. « Le peuple grec, en dépit de ses difficultés, a ouvert ses bras aux migrants. » Notre politique d’asile, qui n’existait pas il y a cinq ans, connaît aujourd’hui le plus haut taux de demandes en Europe, a-t-il enchaîné. « Les morts dans la mer Égée sont presque de zéro et les flux migratoires ont chuté de façon radicale ».
Concernant la sécurité, M. Tsipras a dit avoir envoyé un message de dialogue, de coopération et de respect du droit international et être resté engagé dans cette politique, en dépit de relations difficiles avec la Turquie. « Dans ce contexte, nous avons exprimé notre soutien entier à une solution viable et juste à la question chypriote, sur la base des décisions de l’ONU. En parallèle, nous avons activement promu la stabilité et la croissance économique dans les Balkans », a-t-il déclaré.
Pour le Premier Ministre grec, le dilemme aujourd’hui n’est pas entre patriotisme et mondialisme: « c’est de savoir si nous préférons la régression du nationalisme ou si nous souhaitons créer les conditions pour des solutions progressives qui respectent les souverainetés nationales ». Selon lui, une politique moderne et démocratique ne peut pas être « une politique d’acceptation passive des directives émises par des élites transnationales ». D’un autre coté cependant, il a estimé que pour traiter les défis mondiaux du XXIe siècle, sur la base de valeurs partagées, il faut s’assurer que les organisations internationales soient soumises au principe de responsabilité. « Cela signifie soutenir la vision réformatrice du Secrétaire général. »
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