Déclaration
Résumé
M. LENÍN MORENO GARCÉS, Président de l’Équateur, a entamé son discours par un tour d’horizon des priorités du programme équatorien de développement social, intitulé « Toute une vie ». Ces priorités, a-t-il dit, sont centrées sur les mères et leurs enfants -avant et après la naissance- afin de veiller à ce que ces derniers puissent bénéficier d’une éducation de qualité, notamment sur le plan scientifique et technologique.
Faisant le trait d’union entre ce plan et les problématiques mondiales, le Président a appelé à ce que les discussions du débat général de l’Assemblée se traduisent par la conclusion d’accords et d’engagements concrets, notamment dans le domaine de la santé. « Il est scandaleux, injuste et immoral », a-t-il en effet jugé, que l’accès à des médicaments capables de sauver des vies soit restreint, bien souvent en raison de la priorité accordée à la propriété intellectuelle et aux profits des grandes entreprises pharmaceutiques. À ses yeux, l’ONU a le devoir et la capacité de peser sur ces questions, afin d’améliorer la vie des citoyens mondiaux.
Dans le même ordre d’idée, M. Moreno Garcés a appelé les États Membres à ne pas perdre de vue « l’idéal de paix et de vie commune » qui a donné naissance à l’ONU. En ce sens, l’Organisation doit, selon lui, être le cadre privilégié des discussions concernant les problèmes, « petits ou grands », entre États.
Outre les gouvernants, le Président équatorien a mentionné le rôle du secteur privé sur la scène internationale, et notamment la réalisation des objectifs de développement durable. Ce secteur, a-t-il dit, est aujourd’hui « davantage conscient » de sa responsabilité sociale, au-delà des simples logiques de profit, de production et d’emploi.
Le Président a par ailleurs appelé l’Organisation à lutter contre toutes les « barrières » qui empêchent les individus de se réaliser, qu’il s’agisse des maltraitances, de la xénophobie, du racisme, de l’injustice, du machisme ou des inégalités. Il a estimé que des textes comme la Convention des Nations Unies relatives aux droits des personnes handicapées constituaient des instruments efficaces de lutte contre ces différentes entraves.
M. Moreno Garcés a mentionné un autre texte célèbre, qui affirme selon lui l’égalité entre les hommes, mais aussi le droit de ces derniers à la vie, à la liberté et au bonheur: la Déclaration d’indépendance des États-Unis. Or, le Président a déclaré ne pas comprendre comment le pays qui a produit une telle Déclaration est aujourd’hui capable d’imposer un blocus contre le peuple cubain « sans défense ».
Dans le même ordre d’idées, le Président s’est dit consterné par le fait que les grandes puissances dépensent leurs ressources pour s’armer, au lieu d’investir dans le développement des peuples. Je ne comprends pas, a-t-il poursuivi, comment ces pays sont incapables d’intervenir dans des conflits externes « sans aider à les résoudre, sans les aggraver et sans les prolonger ».
C’est sans doute parce que les « banquiers ont pris d’assaut les porte-monnaie des Équatoriens », a par ailleurs déclaré le Président, que ces derniers ont bien souvent été contraints de rechercher une vie meilleure loin de leur terre.
Inversement, M. Moreno Garcés a déclaré qu’au moins 6 000 citoyens vénézuéliens trouvaient chaque jour refuge en Équateur. « Nous avons exhorté le Gouvernement et le peuple vénézuéliens à résoudre leur crise par un dialogue national de bonne foi et ouvert », a-t-il déclaré, appelant tous les pays de la région à faire preuve de solidarité envers les réfugiés du Venezuela et à entreprendre une « action à l’échelle du continent » pour trouver une solution structurelle au problème actuel. Dans ce cadre, il a souhaité que le Pacte mondial pour les migrations, adopté en juillet dernier, ne reste pas lettre morte.
Face à la crise que traverse le Venezuela, mais aussi le Nicaragua, le Président a appelé l’Amérique latine à consolider la démocratie, au lieu de mettre en place des « gouvernements autoritaires, corrompus et populistes ». L’Équateur n’est lui-même pas exempt de difficultés concernant la paix à l’intérieur du pays, a-t-il ajouté, expliquant que la frontière nord du pays était sous le coup de la délinquance internationale et du trafic de drogues.
M. Moreno Garcés a enfin félicité Mme María Fernanda Espinosa-Garcés, de l’Équateur, pour son élection en tant que première femme latino-américaine à présider l’Assemblée.
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