Déclaration
Résumé
Avons-nous échoué? s’est interrogé le Président de Chypre, M. NICOS ANASTASIADES, Président de Chypre. Pourquoi encore et toujours, année après année, comme dans une sorte de rituel, nous sommes amenés à constater notre infidélité aux objectifs de la Charte? Pourquoi les décisions du Conseil de sécurité restent dans leur grande majorité « des certifications d’attestation des violations »? Pourquoi le droit international et les accords internationaux ne sont pas respectés? Pourquoi nos stratégies pour créer des meilleures conditions de vie restent « des vœux pieux »? Quand allons-nous enfin assumer nos responsabilités devant nos peuples et l’humanité toute entière? a lancé le Chef de l’État chypriote à ses pairs.
En tant que Président d’un petit pays qui souffre depuis 44 ans de violations flagrantes du droit international, il a expliqué « les causes bien connues » des résultats « inacceptables et décevants » dans la région et dans le monde. Il a cité la primauté des intérêts expansionnistes, les investissements dans l’industrie de la guerre; la passivité devant les violations du droit international, le financement par certains États du terrorisme pour imposer leur fondamentalisme religieux et l’indifférence devant la famine, les taux de mortalité, les causes sous-jacentes des migrations massives et les changements climatiques.
Malgré des aspirations distinctes voire des conflits d’intérêt, les États doivent, a estimé le Président, inverser la tendance à « la politique des affaires courantes » pour s’attaquer aux causes sous-jacentes d’une situation mondiale sans précédent. Seul un leadership collectif et la primauté du multilatéralisme permettront de relever les défis, a insisté le Président chypriote qui a donc soutenu la réforme du Secrétaire général pour faire de l’ONU une organisation mieux à même de répondre aux exigences du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Le Président a adhéré à la vision du Secrétaire général sur la primauté de la diplomatie dans le rétablissement de la paix et le règlement des conflits.
Quoique membre de l’Union européenne, Chypre, a-t-il rappelé, est l’épicentre d’une région marquée par une volatilité et une instabilité extrêmes. Mais notre vision et notre ambition, a-t-il confié, est de devenir un phare de stabilité, de prévisibilité et de synergies pour une prospérité et une stabilité généralisées. À cette fin, Chypre a renforcé ses liens historiques avec ses voisins dans des partenariats conformes à l’idée d’un multilatéralisme efficace mais qui ne sont en aucun cas exclusifs. Le Président a donc souligné les multiples bénéfices qui découleraient d’une solution globale à la question de Chypre, pour les premiers concernés mais aussi pour toute la région. Il a regretté que le processus de paix soit resté dans l’impasse depuis la Conférence sur Chypre en juillet 2017. Il s’est voulu clair: seule une solution viable et opérationnelle, conforme au statut de Chypre comme membre de l’Union européenne et aux meilleures pratiques des pays démocratiques, Membres de l’ONU, peuvent créer les conditions d’une paix durable. Le Président a insisté sur son engagement « ferme et véritable » en faveur d’une solution fondée sur les résolutions pertinentes des Nations Unies, les « acquis » de l’Union européenne et l’issue des négociations sur le cadre en six points que le Secrétaire général de l’ONU a élaboré comme base pour avancer. Le Secrétaire général et sa mission de bons offices sont la seule et unique voie pour aller de l’avant, a insisté le Président qui a espéré que la Turquie saisira cette occasion pour démontrer une détermination politique nécessaire à la conclusion d’un accord et pour contribuer concrètement à la stabilité régionale.
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