Déclaration
Résumé
M. MICHEL TEMER, Président du Brésil, a considéré comme un honneur d’inaugurer le débat général de cette soixante-treizième Assemblée, et s’est réjoui que Mme Maria Fernanda Espinosa soit la première personnalité sud-américaine à présider l’Assemblée, saluant aussi le secrétaire général, qui partage avec lui le même idiome.
« Combien d’orateurs se sont succédé à ce podium pour réclamer des améliorations de l’ordre international que nous avons construit durant des décennies? » s’est d’emblée demandé le Chef d’État. « Probablement beaucoup. Moi-même inclus. Je crois que nous avions raison; hier comme aujourd’hui, nos paroles demeurent de bon sens. Cependant, si nous voulons vraiment améliorer l’ordre mondial, une autre tâche est nécessaire, celle de soutenir l’intégrité de notre système. Un système qui, quoiqu’imparfait, n’a jamais cessé de promouvoir les progrès du genre humain. »
Évoquant « à certains moments, un ciel obscurci par les forces isolationnistes et l’unilatéralisme, d’une manière de moins en moins exceptionnelles », il a ajouté que ces forces « ne sauraient ni ne peuvent nous intimider ». Il s’est dit conscient que le développement du Brésil repose « sur l’ouverture sur le monde, pour que le commerce international et les investissements prospèrent ». C’est « précisément en s’ouvrant aux autres que nous construirons un monde meilleur, et non l’inverse », a insisté M. Temer, avant de déclarer travailler à une politique universaliste. « Dans le Marché commun du Sud (Mercosur), nous avons abattu les barrières commerciales et avons atteint de nouveaux succès », a-t-il affirmé en disant aussi avoir resserrés les liens avec les pays de l’Alliance du pacifique et des partenaires de tous les continents: l’Union européenne, le Maroc, la Tunisie, le Canada, la Corée du Sud ou encore le Liban.
Le Président brésilien a évoqué le protectionnisme comme « un chant de sirène qui sécurise », qui peut séduire, mais qui au final nuit à l’objectif d’atteindre une prospérité globale. Face à l’intolérance, il a mis en avant les valeurs de « dialogue » et de « solidarité ». Citant le chiffre de 250 millions de migrants à travers le monde, M. Temer a appelé à la compassion et l’entraide. « Il est notre devoir de les protéger et c’est dans ce cadre que fut créé le Pacte mondial pour les migrations », a-t-il rappelé.
En l’occurrence, le Brésil absorbe actuellement une large population de migrants vénézuéliens - plus d’un million, a-t-il dit. « Le Brésil a accueilli tous les migrants les bras ouverts » et leur a offert toute l’assistance nécessaire en collaboration avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés, en fournissant des visas de travail, une scolarité pour les enfants ainsi qu’une assistance médicale. « Mais nous savons que la solution à cette crise migratoire sera trouvée quand notre voisin vénézuélien reprendra le chemin du développement. » Il a donné l’exemple de son pays qui, l’an dernier, a adopté une nouvelle loi sur l’immigration, plus moderne, qui reconnaît la valeur ajoutée des immigrés et leur accorde de vastes droits, et notamment le droit de rester au Brésil en tant qu’immigrants.
Qualifiant l’esprit de dialogue et de solidarité d’antidote aux plaies actuelle et de pierre angulaire de la diplomatie brésilienne dans la crise qui secoue le Moyen-Orient, M. Temer a salué le soixante-dixième anniversaire de l’État d’Israël et redit son attachement à la solution des deux États dans le conflit qui l’oppose à l’Autorité palestinienne. Il a aussi réitéré son engagement en faveur de la dénucléarisation et de la paix dans la péninsule coréenne.
« Nous devons réformer le Conseil de Sécurité qui reflète un monde qui n’existe plus », a aussi exigé M. Temer, appelant de ses vœux un renouveau du multilatéralisme, avant de lancer en conclusion un plaidoyer contre la déforestation, pour la maîtrise du réchauffement climatique, et la lutte contre le trafic de drogue.
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