Déclaration
Résumé
M. ABDELKADER MESSAHEL, Ministre des affaires étrangères de l’Algérie, a fait observer que le monde continue de vivre au rythme d’une « crise multiforme d’une rare intensité ». Dans un environnement de mondialisation avancée, voire irréversible, la gravité de ces défis colossaux, anciens et nouveaux, se voit accentuée par les effets pervers d’une crise économique et financière qui tend à s’installer dans la durée malgré la timide hausse de la croissance économique mondiale, a-t-il noté. Face à ce constat, rendu plus alarmant encore par l’apparition récente de velléités unilatéralistes et protectionnistes, il a demandé d’avoir le courage de « reconnaître l’inadéquation, pour ne pas dire l’inanité, de nombre de politiques conjoncturelles suivies jusqu’ici du fait, essentiellement, des déficiences structurelles d’une architecture de gouvernance mondiale de plus en plus dangereusement anachronique ». Pour lui, le « triste constat que nous devons nous résoudre à faire est que nous sommes face à une véritable crise morale ».
Si l’ONU demeure, selon lui, l’enceinte par excellence du dialogue et de la coopération entre toutes les nations du monde, elle se doit également d’être porteuse des changements nécessaires. Il a appelé, à cet égard, à une réforme de l’Organisation qui doit porter tant sur les structures que sur les modes de fonctionnement, et plus particulièrement sur le Conseil de sécurité: il faut à cet égard réparer l’« injustice historique faite au continent africain ».
L’Algérie, a poursuivi le Ministre, suit avec un intérêt particulier les conflits et les crises qui secouent les pays de l’aire géographique à laquelle elle appartient. Son pays est en faveur de solutions politiques à travers l’appropriation par les parties concernées et le dialogue inclusif. Qu’il s’agisse des situations au Mali, en Libye ou encore en Syrie et au Yémen, « seule une telle approche pourrait permettre à ces pays frères de renouer avec la paix et la stabilité », selon lui. Concernant la question du Sahara occidental, « qui en tant que problème de décolonisation relève de la responsabilité première des Nations Unies », l’Algérie considère que son règlement ne peut être trouvé qu’à travers l’exercice, par le peuple du Sahara occidental, de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination. Son pays, qui réitère son ferme soutien aux efforts du Secrétaire général de l’ONU et de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, forme le vœu que leur action puisse contribuer, avec l’apport de l’Union africaine, à la reprise des négociations sans préconditions et de bonne foi entre les deux parties -le Royaume du Maroc et le Front Polisario- pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable assurant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
S’agissant de la Palestine, seule une solution fondée sur la légalité internationale et la reconnaissance des droits nationaux imprescriptibles du peuple palestinien pourra mettre un terme définitif au conflit, a estimé le Ministre. Sur la question du terrorisme, il a rappelé que l’Algérie en avait été la toute première cible au tournant du siècle passé, mais que le pays avait pu y faire face, au prix de lourds sacrifices, en adoptant une approche et des moyens qui ont prouvé leur efficacité. Cette expérience que « nous sommes disposés à partager » s’est basée sur la conviction que toute stratégie de lutte doit impérativement s’attaquer aux causes profondes de cette plaie des temps modernes, a-t-il précisé. Le Ministre a appelé la communauté internationale à faire en sorte que la lutte contre le terrorisme s’accompagne à la fois de mesures de déradicalisation et d’une véritable promotion de politiques prônant le « vivre-ensemble ».
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