Déclaration
Résumé
M. ROBERT GABRIEL MUGABE, Président du Zimbabwe, a estimé que le nouveau programme de développement mondial était très différent de ceux qui l’ont précédé, le jugeant « ambitieux, révolutionnaire, transformatif, universel et embrassant toutes les facettes de la vie humaine ». Pour réussir, le Programme de développement durable à l’horizon 2030 exige un changement de paradigme radical, dans tous les aspects de la vie humaine, a-t-il estimé.
Pour lutter contre la destruction des habitats, nous devons changer nos modes de production et de consommation; pour combler le fossé croissant entre riches et pauvres, nous devons approfondir une coopération internationale véritable, a plaidé M. Mugabe qui a constaté que le système actuel est structurellement construit pour enrichir les riches et appauvrir les plus nombreux et ne peut donc satisfaire aux ambitions du Programme 2030. De même, M. Mugabe a réaffirmé son soutien total au « Consensus Ezulwini », la position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité.
« Nous récoltons ce que nous semons », a rappelé M. Mugabe, qui a dès lors jugé étrange qu’on affirme pouvoir atteindre la paix alors que l’on dépense autant de richesses et de technologies dans la guerre. Opposant les 1 600 milliards de dollars de dépenses en armements de l’année 2016 aux 142,6 milliards dépensés au titre de l’aide au développement la même année, il a estimé que ces dépenses en armement, loin d’assurer la paix, n’avaient fait que répandre misère et souffrances. Il est urgent de mettre fin à cette tendance pour le bien de l’humanité, a-t-il souligné.
Nous croyons à la possibilité d’un monde meilleur, a enchaîné M. Mugabe, qui a estimé que le Secrétaire général allait dans le bon sens en proposant de mettre l’accent sur la prévention, la médiation, la diplomatie préventive, la résolution pacifique des différends, la consolidation et la pérennisation de la paix. Il a appelé à s’attaquer aux multiples causes profondes des conflits, citant notamment la pauvreté, l’inégalité dans l’accès aux ressources, le refus du droit des peuples à l’autodétermination, ainsi que l’ingérence dans les affaires intérieures des États. Il a en outre demandé au Conseil de sécurité de mettre en œuvre ses propres résolutions et d’organiser sans délai, en coopération avec l’Union africaine, un référendum d’indépendance au Sahara occidental.
Tout en mettant en avant l’intérêt des partenariats, M. Mugabe a insisté sur la nécessité de respecter la souveraineté et l’indépendance des États. Aussi s’est-il félicité du projet de réforme du Secrétaire général visant à ce que l’appui apporté à un pays donné par l’Équipe de pays des Nations Unies soit guidé par les priorités nationales dudit État. Il y a vu le moyen de mieux appliquer le principe de l’appropriation nationale des processus de développement.
Rappelant que les effets des changements climatiques sont mondiaux, M. Mugabe a estimé qu’on ne pouvait rester silencieux quand une puissance économique majeure décide unilatéralement d’abandonner l’Accord de Paris, mettant ainsi davantage en péril les autres pays. Il est vital que chacun apporte sa contribution et respect les dispositions de la Convention-cadre de Nations Unies sur les changements climatiques afin de mettre fin à la marche inexorable vers la destruction, a-t-il affirmé.
Le monde est très interconnecté; « il demande davantage de solidarité, pas moins; davantage de coopération, pas moins; davantage de multilatéralisme, pas moins », a conclu M. Mugabe, en estimant une fois encore que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 reconnaissait cette situation et appelait à une solidarité, un partenariat et une coopération renforcés auxquels il a appelé les États à répondre de manière positive et active.
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